L'Edito de Mgr Poulain
la liturgie comme lieu de rencontre
découverte du philosophe
:
E. Lévinas
Septembre 2000
Déclaration de personnalités
juives
sur le christianisme
retour sur la Rencontre 
Journée Jubilaire
Dialogue judéo-chrétien
"les
messages délivrés par le Pape Jean Paul II
lors de son pèlerinage
en Terre Sainte
sont
sans doute à méditer à bien des titres. En
particulier,ils manifestent l'espritdans lequel veulent se vivre les
relations de l'Eglise catholique et du Peuple Juif.
Dèjà à la Synagogue de Rome en 1986, le pape
Jean Paul II s'était adressé à la Communauté
Juive comme à des 'frères ainés', à des
'frères préférés'.
A sa
modeste place, le Comité épiscopal pour les relations
avec le Judaïsme
est au service d'une rencontre respectueuse qui devient dialogue fraternel.C'est
à cette profondeur là que nous devons vivre nos relations.
Elles sont marquées par de lourds contentieux historiques,hier
et aujourd'hui ...
Et demain, sur un long chemin d'une réconciliation qui est
loin d'être achevée, d'autres incompéhensions
peuvent surgir. Mais, parce que nous croyons - oui telle est notre
Foi - que nous sommes radicalement frères, de la même
racine divine, nouscroyons aussi que nos rencontres peuvent devenir
dialogue fraternel.
La Charte
du Comité épiscopal, c'est la déclaration 'Nostra
Aetate' du Concile Vatican II et les déclarations ultérieures
du magistère qui l'explicitent.
"Scrutant le mystère de l'Eglise, le Concile rappelle le lien qui relie spirituellement le peuple du Nouveau Testament avec la lignée d'Abraham ...
L'Eglise ne peut oublier qu'elle a reçu la Révélation de l'Ancien Testament par ce peuple avec lequel Dieu, dans sa miséricorde indicible, a daigné conclure l'antique Alliance et qu'elle se nourrit de la racine de l'olivier franc sur lequel ont été greffés les rameaux de l'olivier sauvage que sont les gentils ...
Du fait d'un si grand patrimoine spirituel commun aux Juifs et aux Chrétiens, le Concile veut encourager et recommander entre eux la connaissance et l'estime mutuelles, qui naîtront surtout d'études bibliques et théologiques, ainsi que d'un dialogue fraternel"
La déclaration conciliaire invite à un nouveau regard
dans la Foi. Des convictions de Foi éclairent ce regard : la
vocation permanente du peuple juif, la fidélité de notre
Dieu à Sa promesse et à l'Alliance, en l'éclairant
d'une nouvelle lumière.
Notre comité épiscopal a mission d'être présent
aux événements qui intéressent la Communauté
Juive et les relations entre l'Eglise catholique et cette Communauté.
Il est
attentif à manifester la présence fraternelle des chrétiens
aux grands moments de la vie du peuple juif, dans les épreuves
qui le frappent et dans les événemsnt heureux. Il invite
à s'associer spirituellement à la Célébration
des fêtes juives, qui concernent notre commune Histoire Sainte...
La principale mission du Comité, c'est l'information et la
formation du peuple chrétien. Il s'y emploie à l'occasion
des événements, certes, et surtout des sessions, des
conférences, des contributions de toutes sortes : catéchèses,
formation permanente des prêtres et des laïcs, intervention
dans les Séminaires et les Instituts catholiques. La tâche
est immense ... Notre Comité a recours à la collaboration
d'experts. Il se préoccupe de la formation de formateurs dans
ce domaine.
Le dialogue entre Juifs et Chrétiens ne peut s'exprimer dans
une pleine communion de Foi : la Foi en Jésus Christ, Fils
de Dieu, nous épare.
Mais aussi cette Foi nous provoque à approfondir notre connaissance
mutuelle dans l'étude biblique et la reflexion théologique.
C'est à peine commencé.
Nous ne pouvons pas confesser en vérité la Foi en Jésus
le Christ sans connâitre et sans aimer ce qui a façonné
Jésus, ce qu'Il a reçu du Peuple où il est né,
de sa Foi et de son Histoire.
Ce que Jésus est venu accomplir - et non pas détruire
- nous parle si bien de Lui. Nous le croyons".
Mgr G. Poulain,
Evêque de Périgueux
le 29 mars 2000
1. Pourquoi une telle journée ?
L'enseignement de l'Eglise à l'égard du judaïsme n'a pas encore atteint en profondeur le peuple chrétien. Il nous a semblé que la liturgie était le moment privilégié de cette initiation. L'idée d'un dimanche d'éveil nous a été donné par la décision de la Conférence épiscopale italienne d'y consacrer le dimanche qui précède la semaine de prière pour l'unité des chrétiens. Le Conseil permanent des évêques de France a été favorable à une telle initiative sans toutefois vouloir l'imposer parce que les conditions n'étaient pas encore remplies pour cette journée. Il importe d'en préparer l'accueil, d'en expliquer la signification pour une bonne réception. Cependant, elle a commencé de se développer dans plusieurs diocèses de France ...
Toutefois, nous avons préféré choisir un autre dimanche pour ne pas penser que le dialogue avec le peuple juif est de même nature que le dialogue oecuménique. Il nous a semblé que le choix du dimanche situé entre les fêtes de Roch Hashana et de Kippour était heureux, car ce sont les plus grandes fêtes juives de l'année. Nous savons que les juifs sont particulièrement touchés par l'attention des chrétiens ce jour-là.
2. Le sens de Rosh Hashana et de Kippour dans la tradition juive.
Juifs
orthodoxes en prière sur le cimetière
du Mont des Oliviers Jérusalem.
Antoine Meunier.
Rosh Hashana, c'est le nouvel an juif. C'est donc l'occasion d'offrir des voeux à la communauté juive ... c'est d'abord l'anniversaire de la Création du monde et ce nouvel an commence par un rendez-vous avec l'Eternel ... Ce jour-là s'ouvre devant l'humanité le grand livre de la vie et l'homme est invité à choisir s'il veut être inscrit dans ce livre (cf. Deut.30, 15).
A Rosh Hashana, l'homme entre dans une méditation sur le Don reçu.
Très saint retour sur soi-même où s'allient la mémoire, le repentir et l'espérance. L'homme est invité à entendre la Voix, comme la corne du bélier, le Shofar :"Réveillez-vous les dormants", (liturgie synagogale).
Dans les dix jours qui suivent Rosh Hashana,"jours redoutables", selon l'expression liturgique, la commnauté juive s'achemine vers le jour du Grand Pardon, Yom Kippour, jour de jeûne total. A travers cette fête est signifié qu'il existe toujours la possibilité de réparer sa faute, de changer de direction en demandant pardon ou en pardonnant ... Cette possibilité de changer signifie la négation de la fatalité. On dit dans la tradition juive que l'Eternel a inventé le pardon afin que la création n'échoue pas.
Comme chrétiens, nous pouvons nous laisser intérroger par les significations de ces fêtes. Témoins vivants du message confié par Dieu au peuple juif, elles peuvent être un appel à approfondir notre Foi et ainsi vivre en communion de prières pendant ces jours avec la communauté juive.
3. Au plan pratique :
Dans la liturgie, il est possible de prévoir une homélie qui attire l'attention sur le sens de ces fêtes, en s'appuyant sur la Déclaration du Concile Vatican II Nostra Aetate et les documents d'application qui ont suivi ; on peut aussi prévoir une prière universelle dans l'esprit et la lumière de la prière liturgique du Vendredi Saint.
Sur le plan relationnel, cela peut être l'occasion pour les chrétiens d'adresser des voeux à la communauté juive, de visiter une synagogue, d'accueillir des amis juifs ...
Certains vont même jusqu'à jeûner en communion avec la communauté juive.
Et d'autre initiatives sont possibles ...
