dans tout ce qu’il fait il est l’image de Dieu, son écho, son reflet.” 3 . Le lavement des pieds (Jn 13, 1-15), l’institution de l’Eucharistie (Mt 26, 26-29, Mc 14, 22-25 et Lc 22, 14-20) qui précèdent de peu la croix sont bien ainsi deux gestes qui nous disent la façon dont le Christ se donne à nous et en conséquence la façon dont nous devons nous donner à nos frères. Ainsi, la méditation et l’adoration nous conduisent à agir pour l’avènement du Royaume.
Saint Vincent de Paul affirmait que Dieu était glorifié par nos gestes d’amour effectif : “Aimons Dieu, mes frères, aimons Dieu, mais que ce soit aux dépens de nos bras, que ce soit à la sueur de nos visages. Car, bien souvent, tant d’actes d’amour de Dieu, de complaisance, de bienveillance et autres semblables affections et pratiques intérieures d’un coeur tendre, quoique très bonnes et très désirables, sont néanmoins très suspectes quand on en vient point à la pratique de l’amour effectif. En cela dit notre Seigneur, mon Père est glorifié, que vous portiez beaucoup de fruits. Et c’est à quoi nous devons bien prendre garde, car il y en a plusieurs qui, pour avoir l’extérieur bien composé et l’intérieur rempli de grands sentiments de Dieu, s’arrêtent à cela et quand vient au fait et qu’ils se trouvent dans les occasions d’agir, ils demeurent court (...). Il n’y a plus personne, le courage leur manque. Non ! Non ! ne nous trompons pas : ‘totum opus nostrum operatione consistit.’ ( Toute notre oeuvre est dans l’action)”.
Et la contemplation de ce Christ en croix nous ouvre la voie, non pas dans une recherche de la souffrance mais dans une acceptation de rentrer dans une confiance totale, une alliance avec le Père et avec nos frères, dans la méditation, l’adoration et l’action. Nous confessons un Dieu trinitaire, un Dieu qui est relation, un Dieu qui est amour, “un Dieu qui n’est Dieu qu’en s’épanchant” 4 . N’est-ce pas là le sens de ce sang et de cette eau qui, en s’épanchant du côté du Christ en croix, sont le lieu d’une nouvelle naissance, sont le signe d’un Dieu qui nous re-suscite ?
Bertane Poitou, diocèse de Saint-Claude
Notes :
1 : Perizonium : du grec “peri”, autour et “zônè”, ceinture. Pagne, linge qui entoure les reins du Christ en croix. Il ménage la pudeur des fidèles plus qu’il ne correspond à la vérité historique.
2 : Statuaire bourguignonne : école de sculpture qui a fleuri sous le mécénat des Ducs de Bourgogne du milieu du XIV° siècle jusqu’au premier quart du XVI° siècle et qui fut illustrée par 4 maîtres ou « ymagiers » principaux : Claus Sluter et son neveu Claus de Werve, Jean de la Huerta et Antoine Le Moiturier. Cette statuaire est également présente en Franche-Comté qui était possession des Ducs de Bourgogne et qui a ainsi bénéficié du travail de ces différents ateliers de sculpture.
3 : Jean-Noël
