Lettre d'information

Chant, musique et temps pascal

instrumentiste) pourrait prolonger ce chant de quelques mesures, afin de lui donner le temps d’un déploiement plus solennel.

La préparation des dons

Autre moment privilégié : celui de la préparation des dons. La musique peut accompagner la procession là où cela se pratique, elle peut aussi tout simplement être là. Tout acte musical comporte un élément de gratuité, notes aussitôt envolées, jouées gratuitement, comme un "acte de grâce" pour le bien de l’assemblée et la gloire du Seigneur. Ici trouveront place les musiciens qui auront à coeur d’offrir le meilleur d’eux-mêmes. Au don de Dieu répond le don de la musique. Le Temps pascal, temps de la joie et de l’exultation, sera donc tout à fait propice pour signifier, par la musique, cette gratuité jubilante en réponse au don gratuit de Dieu manifesté en son Fils, mort et ressuscité pour nous.

L’acclamation d’anamnèse

L’autre moment qui peut être mis en valeur durant le Temps pascal est celui de l’acclamation d’anamnèse. L’enchaînement des trois verbes qui le composent - nous rappelons, nous célébrons, nous attendons - oriente l’assemblée vers la perspective du temps chrétien, celui de la venue à la fin des temps du Christ "dans sa gloire". Il existe de nombreuses propositions d’acclamation pour l’anamnèse. Peut-être le Temps pascal est-il le temps idéal pour en inscrire une nouvelle au répertoire de l’assemblée ? Là encore, le CNA propose un choix qu’on n’a pas forcément exploré (entre les n° 261 et n° 277). Sinon, celle du missel romain, après l’invitation à "proclamer le mystère de la foi" conviendra particulièrement bien, insistant par sa finale exclamative sur la dimension eschatolique si propre au Temps pascal : "Gloire à Toi qui es vivant... Viens, Seigneur Jésus !".

Unité liturgique, unité musicale

On l’a bien compris, il ne s’agit pas de redonner au musicien une place qu’il a l’impression d’avoir perdue au cours du Carême, mais il s’agit de penser toujours plus étroitement le rapport entre l’acte musical et l’acte liturgique.

Un dernier point qui n’est sans doute qu’un rappel : après les ornements violets qui ont manifesté visiblement le Carême, il est souhaitable de manifester par le chant comme par le blanc des ornements l’unité du Temps pascal : cela implique un seul "ordinaire", un seul Alléluia, une seule acclamation d’anamnèse, pour toute la durée de ce temps à vivre "comme un grand dimanche".

Emmanuel Bellanger, Célébrer n° 374

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