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Des cendres au feu de la Pentecôte

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La logique naturelle veut que l’on passe du feu aux cendres ; du feu chaleureux, qui consume tout, aux cendres inertes et froides. Le feu consume ce qui le fait vivre si bien qu’il en meurt. La liturgie nous fait entrer dans une autre logique, la logique divine, qui met à mal nos idées préconçues sur le feu et la cendre. Commencé par la cendre, le grand cycle pascal fait jaillir un feu qui ne s’éteint pas et, ce faisant, il structure l’expérience chrétienne.

La création d’un cycle pascal

Pâques est le point focal de la vie chrétienne. Pâques, célébré chaque dimanche, s’entoure de solennité lors de la grande semaine commémorative des événements de la passion et de la résurrection du Christ. L’Eglise aurait pu s’en tenir là. Or, elle a délibérément choisi d’étirer, en amont et en aval, la grâce de Pâques. Le Carême constitue un temps de préparation et le Temps pascal, un prolongement joyeux, avec pour bornes el mercredi des Cendres et la Pentecôte. Dans le silence du tombeau est scellée l’unité de ces deux périodes du cycle pascal aussi inséparables que la mort et la résurrection du Christ.

De la cendre au tombeau

Pour comprendre le geste des Cendres, il faut écouter la deuxième formule de la bénédiction solennelle du jour de la Pentecôte : "Que le feu d’en haut venu sur les disciples consume tout mal au fond de nos cœurs....". Les cendres sont le signe visible que quelque chose a été totalement consumé. Elles renvoient au feu d’en haut qui brûle tout mal au fond des coeurs, d’où la première formule d’imposition des cendres : "Convertissez-vous et croyez à l’Evangile". Les quarante jours de préparation à Pâques, tant pour les catéchumènes que pour les baptisés, ne sont rien d’autre que ce lent apprentissage de la consumation de tout mal au cœur d’un mouvement de conversion du Christ.

La liturgie de la Parole tient une place particulièrement importante dans ce mouvement de conversion. Elle relève l’identité du Christ, lui qui appelle à le suivre jusqu’en sa Pâque. Chaque dimanche, nous découvrons une nouvelle facette de son agir, une nouvelle nuance de la logique divine. L’Ecriture décille notre intelligence spirituelle et nous comprenons que suivre le Christ n’est pas véritablement une montée, mais bien plutôt une descente en sa compagnie dans le dépouillement de tout nous-mêmes à son exemple, lui qui a pris "la condition d’esclave", s’humiliant "plus encore" en acceptant de mourir sur la croix (cf. Ph 2, 6 -8).

L’itinéraire du cycle pascal passe par la mort, celle du Christ qui nous sauve, celle de chacun d’entre nous : la mort à soi-même. Les cendres sur notre front ont dessiné une croix qui vient poser son sceau sur toute notre vie. Et cette croix nous conduit au tombeau, non dans la désolation et l’angoisse, mais avec le Christ abandonné à la volonté du Père. "Souviens-toi que tu es poussière et que tu retourneras en poussière", dit la

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