l’intemporel du mystère liturgique et ce qui prend les couleurs de chaque époque particulière. Avec une connaissance directe des protagonistes, Mgr Pierre Raffin, dominicain, revisite la fondation, mais aussi l’impact du C.P.L. sur le Mouvement Liturgique en France au lendemain de la 2e guerre mondiale. En relisant les quatre premiers numéros de la revue, je tente de mettre en évidence le lien intrinsèque entre la revue et « Lex Orandi », la grande collection du C.P.L., mais aussi l’horizon de recherche fondamentale et de formation qui a animé les fondateurs. Jean-Louis Souletie montre comment les intuitions théologiques du C.P.L. continuent de féconder l’enseignement à l’ISL, notamment à travers les méthodes de travail, tandis que Michel Steinmetz invite à creuser le lien étroit entre musique sacrée et intelligence de l’action liturgique.
La conférence de Mgr Bernard-Nicolas Aubertin, archevêque de Tours et président de la Commission Épiscopale pour la Liturgie et la Pastorale Sacramentelle constitue le centre de ce numéro mais aussi la charnière entre ses deux aspects. En soulignant l’importance des institutions pour la pastorale liturgique, Mgr Aubertin manifeste un aspect parfois oublié de la Constitution Sacrosanctum Concilium : en liturgie, plus qu’ailleurs peut-être, les « idées » restent sans effet, si des institutions ne viennent les relayer pour qu’elles prennent corps et qu’elles s’adaptent aux évolutions qui se font au cours du temps. Cette contribution prononcée à l’occasion de l’anniversaire du Service national vise donc l’actualité des intuitions de la Constitution sur la liturgie en matière d’institutions au service de la pastorale liturgique.
La deuxième partie de ce numéro est orientée spécifiquement par l’anniversaire de Sacrosanctum Concilium. A partir d’une comparaison entre les conciles de Trente et de Vatican II, le Prof. Gilles Routhier (Université Laval, Québec) montre l’originalité de la Constitution sur la liturgie en invitant à distinguer sans séparer, le texte même et la réforme liturgique. Mais surtout il souligne que Sacrosanctum Concilium prend position sur les apports respectifs des divers courants du Mouvement Liturgique ce qui permet de penser les développements ultérieurs. En m’appuyant sur les premiers commentaires de la Constitution (antérieurs à la mise en place de la réforme liturgique), je propose une relecture destinée à mieux voir comment Sacrosanctum Concilium dessine un style pour Vatican II : la liturgie est à la fois, mystère et « sommet et source » de la vie de l’Église : ceci invite à y puiser les forces et les dynamismes nécessaires pour la « nouvelle évangélisation ». Le Prof. M. Klöckener de Fribourg (Suisse) s’intéresse à la tension fondamentale entre tradition et renouvellement, qu’il présente comme « tâche pour l’avenir » et éclairage sur la notion de « saine tradition
