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Eucharistie

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pavement de saphir, aussi pur que le ciel même. Il ne porta pas la main sur les notables des Israélites. Ils contemplèrent Dieu, puis ils mangèrent et burent » (Ex 24, 10-11). Grâce au sacrifice de la nouvelle Alliance qui, non seulement nous fait manger et boire devant Dieu, mais manger et boire la chair et le sang du Fils de l’homme (Jn 6 ,52), nous avons part à la vie éternelle, vie du Fils toute relative au Père (6, 54.57). Lors de l’institution de l’Eucharistie à la dernière Cène, Jésus anticipe le Calvaire et montre que « tous les sacrifices de l’ancienne Alliance parviennent à leur achèvement » (5e Préface pascale).

Au début du repas pascal, la bénédiction d’une première coupe (non eucharistique) oriente toute la célébration vers le festin eschatolo-gique dans le Royaume (Lc 22, 16). Pendant que l’on sert le repas et que l’on remplit une deuxième coupe, le président fait une homé­lie ou haggadah pour souligner que le repas pascal actualise la délivrance d’Egypte dont on fait mémoire ; c’est à ce moment que Jésus dut expliquer à ses apôtres qu’il était le véritable Agneau pascal, le véritable pain azyme, le Serviteur qui se livre en sacrifice pour l’instauration de la nouvelle Alliance ; les discours de la Cène en saint Jean représentent l’essentiel de ses propos.

Au moment où l’on va commencer le repas principal, le président prononce une bénédiction — une eucharistia — sur le pain azyme ; c’est alors que Jésus ajouta : « Ceci est mon corps, donné pour vous » (Lc 22, 19). A la fin du repas, on bénissait une troisième coupe ; Jésus enchaîna : « Cette coupe est la nouvelle Alliance en mon sang, versé pour vous » (Lc 22, 20). La bénédiction d’une quatrième coupe introduit le chant des Psaumes du Hallel (Ps 112-117), commencé après la haggadah (cf. Mc 14, 26).

Située dans le contexte de la louange psalmique et dans le cadre d’un repas sacrificiel, l’Eucharistie donne le sens du Calvaire, acte d’amour suprême du Christ pour son Père et pour les siens (Jn 14, 31 et 13, 1). Après l’oblation unique de la Croix (He 9, 26.28 ; 10, 10), l’Eucharistie demeure le sacrement du sacrifice du Calvaire, son mémorial. Quand Jésus dit : « Faites ceci en mémoire de moi » (Lc 22, 19 ; 1 Co 11, 24.25), il se réfère à la structure du mémorial en Israël ; « faire mémoire », c’est opérer une sorte de télescopage du passé, du présent et de l’avenir, en actualisant le passé dans le présent en vue de l’avenir (voir Cycle, Histoire du salut).

Face à l’autel, devant le corps et le sang séparés de Jésus, nous sommes contemporains de son sacrifice, invités à nous livrer comme lui ; en même temps, nous sommes à la table du Royaume, car c’est le Christ glorieux qui se donne à nous en nourriture. Actualisation du Calvaire, l’Eucharistie est aussi un appel au souvenir du Père pour qu’il achève son Œuvre en amenant le dernier avènement de son Fils, qui nous

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