Par Mgr Christophe Dufour, évêque de Limoges
à être son corps sanctifié. La sainteté n’est donc pas à la mesure de nos seules forces humaines. Elle ne consiste pas à grimper les marches d’un escalier, la dernière marche étant le paradis. La sainteté, c’est être sanctifié par l’Esprit Saint pour entrer dès aujourd’hui dans la communion des saints, membres du Christ, membres du peuple de Dieu, membre du peuple saint, du peuple des sanctifiés, unis dans l’Esprit Saint, justifiés par le Christ, ajustés au Fils unique du Père.
Regardez-les, tous les saints. Ils sont dans le regard de Jésus, les petits et les pauvres, les doux et les cœurs purs, ceux qui pleurent et ceux qui font la paix, les assoiffés du pardon et de la justice. Ils sont dans la vision de Jean, évêque de l’Église de Smyrne, jeune Église persécutée. Un ange dit « Stop ! La terre va être détruite, mais les saints vivront toujours. » Une plénitude de saints, une foule, ils chantent autour du Christ, éternellement. À la fois, c’est aujourd’hui et c’est demain ; c’est l’horizon eschatologique de l’histoire humaine, son achèvement dans la gloire du Christ ressuscité. Cet horizon donne sens à notre vie et à l’histoire.
Tel est le but, le terme ultime de la vie que propose le christianisme : que l’homme soit beau comme un saint et non laid comme un monstre. Que monstres par notre péché, nous devenions beaux par la grâce de Dieu. Oui, nous avons raison de rire et de chasser le monstre. Mais choisissons aujourd’hui d’être des saints. Que le monstre en nous devienne saint.
Ainsi la Toussaint n’est pas la fête des morts mais des vivants. La fête païenne des morts est devenue la fête chrétienne de tous les saints et Halloween en était à l’origine la vigile. Si la fête moderne peut permettre de remettre en valeur le vrai sens de la Toussaint, réjouissons-nous. Elle n’est pas une fête pour conjurer les angoisses de la mort. Elle nous appelle à être responsable de nos vies, à choisir d’être saint et répondre ainsi au don que Dieu nous fait de son Esprit Saint.
Par Mgr Christophe Dufour, évêque de Limoges
Article extrait de la revue Célébrer, n° 316
