Installer une nouvelle cloche est un événement exceptionnel pour une paroisse car la cloche a une durée de vie qui, normalement, peut atteindre plusieurs siècles ! Elle est souvent aussi le résultat d’une démarche collective (participation au financement…). Cela mérite donc de prendre un peu de temps pour réfléchir au choix de la cloche, au « sens » que l’on veut donner à cet instrument, aux « symboles » que l’on veut associer et ainsi préparer, avec la communauté paroissiale, l’arrivée de cette nouvelle « voix » dans le clocher.
Quelle cloche choisir ?
La cloche de volée est d’abord un instrument à caractère « musical », surtout si elle prend place au sein d’un ensemble de plusieurs cloches. On doit rechercher la consonance afin d’obtenir un effet sonore agréable à l’oreille lors de la mise en volée des différentes cloches au cours de la sonnerie et tenir compte aussi des ensembles campanaires des édifices voisins (chaque édifice doit être identifiable par sa « carte d’identité sonore » au sein du paysage sonore d’une agglomération).
Dans une cloche, la tonalité est fonction du poids et du diamètre. Plus le volume sera grand, plus basse sera la note… et plus son prix sera élevé ! Il faut aussi tenir compte des contraintes techniques de l’architecture (place dans le clocher pour accueillir la cloche avec ses accessoires de suspension et de rotation et l’espace requis par le balancement, poussée latérale, etc.).
Le choix de la tonalité est fonction du nombre de cloches : dans une sonnerie de deux cloches, l’intervalle musical entre les deux cloches est généralement la tierce majeure (Dà-Mi) ou la tierce mineure (Do-Mi bémol). Pour une sonnerie de trois cloches, les musiciens donnent la préférence aux sonneries « mélodiques » (Do-Ré-Mi), bien que l’on puisse admettre des sonneries « harmoniques » (Do-Mi-Sol ou Fa-La-Do). Au-delà de trois cloches, il faut privilégier les sonneries mélodiques. Ce choix vaut tout autant pour un nouvel ensemble campanaire que pour le complément d’une sonnerie existante.
Quel décor et quelle épigraphie ?
Les inscriptions et les décors sont coulés en même temps que la cloche. C’est là qu’une véritable réflexion collective doit intervenir afin de respecter la dimension cultuelle et liturgique de la cloche.
Au-delà du choix du nom de la cloche ou de la dédicace, l’épigraphie doit être riche de sens. Ce peut être un extrait de texte biblique ou d’un Père de l’Eglise, en lien avec le rôle de la cloche et l’édifice qui l’abrite.
Un décor de cloche ne peut être purement ornemental. Qu’il soit réaliste ou abstrait, il doit être chargé d’un symbolisme riche et varié, reliant subtilement le monde matériel au monde spirituel. Œuvre d’art sacré et patrimoine légué aux futures générations, il est recommandé de faire appel à un artiste pour travailler sur la
