De juin à septembre, le presbytère de l’église de la Madeleine à Mont-de-Marsan a servi d’écrins aux œuvres sculptées de M. Lapaty. Le père Michel Guérin nous raconte cette aventure artistique.
Parmi les rôles somme-toute nombreux qu’il revient à une Commission d’art sacré d’assumer : le dialogue avec les artistes actuels. Le talent et parfois le génie de certains d’entre eux vient, ainsi, contribuer à sublimer nos lieux de culte et leur liturgie, catéchiser ou interroger assemblées comme visiteurs et enrichir le patrimoine artistique. On se place ainsi dans la tradition séculaire qui confie à la modernité du moment le soin d’exprimer, à sa façon, le « sacré » en régime chrétien.
Dans les Landes, Jean-Pierre LATAPPY a contribué en diverses occasions à cette expression des réalités de la foi. En cet été 2012, l’occupera ainsi un projet de tabernacle pour l’église du petit village de Bassercles. Si ce peintre et sculpteur a croisé le chemin de la Commission d’art sacré d’Aire et Dax, c’est d’abord parce-que son œuvre est manifestement de qualité et capable, donc, de s’inscrire dans certains types de commande pour l’Eglise.
Itinéraires 1 (c) CDAS aire et dax
Mais, au juste, il ne s’agit pas seulement d’employer des talents au service de l’Eglise, il est question aussi d’apprécier ces talents à travers l’ensemble de leur œuvre produite. Et si l’on apprécie, on souhaite partager ce plaisir. La CDAS des Landes s’offre donc le luxe de présenter toute une partie « profane » du travail sculpté de Jean-Pierre LATAPPY. Et si le lieu choisi n’est pas, pour le coup, un sanctuaire, il demeure un cadre ecclésial : les cours et jardins du presbytère de l’église Sainte-Madeleine, à Mont-de-Marsan, qui déclinent ce vaste lieu en espace successifs et contrastés.
Tout cela, c’est aussi grâce à l’accueil que fit à cette initiative le Relais paroissial et l’abbé Benoît MARCHAL (par ailleurs membre de la CDAS !) et qui allait permettre de maintenir cette manifestation du 29 juin au 30 septembre.
Itinéraire-Totem (c) CDAS Aire et Dax
Au cœur de la ville, ce havre calme et pourtant très accessible, présentait de nombreux atouts pour mettre en scène et en valeur quarante-deux sculptures,réalisées entre 1968 et 2012 pour une exposition intitulée « Un itinéraire », comme une méditation proposée au curieux de passage…
Métal, rouille.
Bois secs, brûlés.
Pierre.
Couleur.
Quelques éléments, pauvres en eux-mêmes, sont devenus des formes étranges qui intriguent Il y a des indices comme une attestation d’un passage ; la persistance d’une présence insolite. Ça se contenterait bien d’être là sans réponse. Ça a pris sa place tout seul.
C’est là et bien là qu’on le veuille ou non. Tout simplement, c’est quelque chose de l’ordre du vivant.
