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L’Abbaye de Boscherville et l’exposition de ses vêtements liturgiques (76)

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Saint Georges. Et au début du XVIe siècle, après le décès du dernier abbé régulier – Antoine Le Roulx - deux nouveaux fléaux s’abattent sur elle : la commende – l’abbé commendataire, dispensé de toute résidence et de toute régularité, s’octroie la part du lion dans les revenus de l’abbaye, pour ne laisser aux moines qu’une portion très congrue - puis les huguenots qui par trois fois, dévastent l’abbaye, finissant par brûler livres, meubles, ornements et reliques. Ils tentent même d’incendier l’abbatiale.

Chapiteaux

Au milieu du XVIIe siècle, pour assurer la survie du monastère aux revenus dilapidés, l’abbé de Bassompierre fait appel à la congrégation bénédictine de Saint-Maur. Il signe avec elle un concordat en 1659, garantissant de meilleurs revenus à l’abbaye. Les moines mauristes prennent possession des lieux. En 1690, la reconstruction de l’abbaye est entreprise dans le style mauriste, et les jardins tracés sur la colline, à l’orée de la forêt. Le financement des travaux est assuré par le duchesse de Longueville, descendante des Tancarville, et sœur du grand Condé. Son fils, faible d’esprit, est « accueilli » et réside à l’abbaye.

Bâtiment conventuel et jardin

Au XVIIIe siècle, grâce à une sage gestion, les revenus s’accroient, permettant aux moines de daller l’église abbatiale, et de l’orner de stalles. Mais la révolution allait sonner le glas de l’abbaye. Il n’y reste que sept religieux quand elle est supprimée par le décret du 13 avril 1790. Les bâtiments monastiques et le domaine abbatial sont vendus comme « bien national » à un manufacturier de Rouen. L’église abbatiale est sauvée, la commune souhaitant qu’elle devienne le siège de la paroisse, en remplacement de l’église Saint Martin, en mauvais état. En 1822, à la suite de mauvaises affaires, le manufacturier est mis en liquidation, tandis que commence, à son initiative, la démolition du bâtiment monastique, et la vente des pierres.

Chapiteaux salle capitulaire

La salle du chapitre, achetée par le Département, est sauvée « in extremis » de la démolition. Le domaine abbatial devient alors une exploitation agricole, tandis que ce qui reste du bâtiment monastique est utilisé comme logis de ferme. Cette situation se prolonge jusqu’en 1986.

En 1954, l’abbé Capron crée l’Association Touristique de l’Abbaye Romane (ATAR), pour la sauvegarde, la mise en valeur, et la promotion de l’abbaye. Les fouilles faites de 1979 à 1993 sous la direction de J. Le Maho permettent de découvrir sur le site plus de 2000 ans d’histoire. L’intérêt de ces découvertes incite le Conseil Général à faire l’acquisition du domaine abbatial. En 1987, l’ATAR est missionnée par le Département pour prendre en charge la gestion du domaine abbatial, et sa rénovation, à l’aide de Chantiers

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