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La cathédrale Saint-Lazare d’Autun

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destructions de la période révolutionnaire. Ignoré, il sera redécouvert en 1837 par le chanoine Devoucoux et le Christ retrouvera sa tête en 1947, grâce au chanoine Grivot.

Appel à la conversion. Mt 3,10 © Paroisse Saint-Lazare en Autunois

Appel à la conversion. Mt 3,10 © Paroisse Saint-Lazare en Autunois

L’église romane est orientée sud, sud-est, car elle suit la direction des cardos romains et a été érigée perpendiculairement à la cathédrale Saint-Nazaire qui suivait la direction du decumanus. Elle comporte une nef de sept travées avec bas-côtés, un transept saillant et un chœur de deux travées, très profond car destiné à accueillir le cheminement des pèlerins, et se termine par une abside flanquée de deux absidioles. Le premier niveau de l’abside correspond à une première phase de construction dans les années 1110-1120. Puis le plan a changé : la vision d’un grand pèlerinage fait renoncer à une église assez modeste en faveur d’un monument prestigieux, d’une grande unité de conception, car le programme sculpté a été réalisé par Gislebertus et son atelier en une dizaine d’années, les chapiteaux de la nef peut-être même en l’espace d’un an.

La nef centrale est voûtée d’un berceau brisé sur doubleaux qui reposent par l’intermédiaire de pilastres cannelés, austères et élégants, sur les quatre faces des piliers cruciformes. De type clunisien, le vaisseau central est à trois niveaux : grandes arcades, faux triforium et baies hautes en plein cintre. Ce dispositif rappelle celui des portes romaines de l’enceinte autunoise dont deux subsistent encore. Une frise de rosaces finement ciselées sépare les arcades du faux triforium. Les bas-côtés sont voûtées d’arêtes qui reposent par des doubleaux brisés à double rouleau sur les pilastres cannelés de chaque coté. La croisée est surmontée d’une coupole octogonale sur trompes. Les grosses piles qui la portent ont été doublées au XIXe siècle en raison du poids exercé par la flèche. Cela a entraîné la dépose d’un certain nombre de chapiteaux dans l’ancienne bibliothèque des chanoines dite « salle capitulaire ». On peut ainsi découvrir à hauteur d’homme, l’art plein de force et de suavité du sculpteur dans les scènes paisibles de la Nativité et les violentes histoires de Caïn et de Judas ainsi que d’exceptionnels chapiteaux de feuillages.

Saint Pierre aux liens. © Paroisse Saint-Lazare en Autunois

Saint Pierre aux liens. © Paroisse Saint-Lazare en Autunois

« Gislebertus hoc fecit »  : le sculpteur a gravé sa fière signature humblement sous les pieds du Christ géant du tympan du Jugement Dernier, une des œuvres majeures de l’art roman occidental. Le Christ, majestueux, les bras largement ouverts, dans une mandorle portée par quatre anges, occupe toute la hauteur du tympan. A sa droite sa Mère, la Jérusalem céleste dans laquelle des anges aident les élus à grimper, surveillés par saint Pierre porteur d’une clef immense, et le

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