Lettre d'information

La communion sous les deux espèces

Vie pour la multitude.

"Il coula du sang et de l’eau"

On peut aller encore plus loin. En effet, l’eucharistie ne nous fait pas seulement communier au Christ, mais plus précisément au Christ offert en sacrifice sur la croix. C’est pourquoi manger le pain consacré, c’est recevoir le Corps du Christ "livré pour nous", son Corps crucifié, déchiré, offert en sacrifice pour nous. Et de même boire le vin, c’est recevoir le Sang du Christ "versé pour nous", c’est boire le Sang qui a coulé du côté du Christ "il coula du sang et de l’eau" (Jn 19, 34). C’est la plus belle explication symbolique du fait qu’avant la consécration on mêle dans le calice de l’eau et du vin.(10) Ce Sang du Christ versé pour nous, séparé de son Corps, c’est l’Âme du Christ, sa Vie, son Amour, car "il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie (son sang) pour ceux qu’on aime" (Jn 15, 13). Les paroles de la consécration explicitent que ce Sang est versé "pour nous et pour la multitude en rémission des péchés" (Mt 26, 28). Communier au Sang du Christ, c’est communier à sa tendresse et à son pardon pour nous et pour les autres, c’est entrer dans le mouvement de son sacrifice offert pour nos péchés et ceux du monde entier (Jn 2, 2).

Voilà, brièvement résumée, toute la richesse symbolique de la communion sous les deux espèces, qu’il faut monnayer aux fidèles, en la répétant régulièrement (sous forme d’homélies, conférences liturgiques, annonces ou monitions au cours de la messe) et spécialement aux ministres chargés de distribuer le Sang du Christ.

1. En raison de la difficulté de conserver le vin consacré.

2. En raison de l’impossibilité pour un bébé de manger du pain : d’où la coutume de passer entre ses lèvres le doigt du ministre trempé dans le vin consacré, ce que font encore aujourd’hui les orientaux.

3. Somme théologique, IIIa pars, q. 76, art. 1 et 2

4. Session XXI, chap. 1 et 3, canons 1, 2 et 3 : Denzinger-Hünermann (DH) 1726 - 1727, 1729, 1731 - 1723.

5. Â cette attitude s’est ajoutée, il faut bien le reconnaître, une certaine paresse : la communion sous les deux espèces est rituellement plus compliquée ; mais il s’y joint aussi le respect mal compris ; on risque plus facilement de renverser le vin consacré.

6. Voir les références ci-dessus ainsi que, à la session XXII, le "Décret au sujet des demandes que soit concédé le calice" : DH 1760, remettant au Souverain Pontife l’examen de ces demandes.

7. Constituion sur la sainte Liturgie, Sacrosanctum Concilium n° 55

8. Au moins dans les civilisations méditerranéennes qui sont celles où Jésus a vécu et qui restent, de ce fait, la référence aujourd’hui.

9 ; Les premiers chrétiens ont d’abord adopté cette manière de faire, puisque le concile de Jérusalem, traitant de la conversion des païens au Christ, les dispense de la circoncision et des observances de la loi juive, mais leur prescrit de "s’abstenir

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