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La liturgie : se laisser faire par le Christ

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l’Église. Mater et Magistra : rien n’accrédite autant ces titres de l’Église, sans doute, que ce rôle de formation permanente qu’exerce à notre égard, et presque sans que nous nous en apercevions, cette incomparable matrice ecclésiale qu’est la liturgie.

Mais cette préséance de l’Église que la liturgie donne sans cesse à expérimenter est elle-même l’indice d’une autre, fondamentale et absolue : celle du Christ lui-même, organisant les saints pour l’oeuvre du ministère, en vue de la construction du Corps (Ep 4, 12) ; le Christ, dont le Corps tout entier reçoit concorde et cohésion par toutes sortes de jointures qui le nourrissent et l’actionnent selon le rôle de chaque partie, opérant ainsi sa croissance et se construisant lui-même, dans la charité (Ep 4, 16 ; cf. Col 2, 19). C’est ce principe christologique que la liturgie nous montre à l’oeuvre, de la manière la plus concrète et la plus pratique qui soit. Dès que nous entrons en liturgie, nous ratifions et nous percevons, jusque sous ses manifestations les plus sensibles, cette antériorité logique absolue du Logos qui est une forme de sa seigneurie.

Fondamentalement (4), radicalement (5), c’est le Christ et sa charité qui organisent l’espace, le temps, les ministères ; c’est le Christ et son économie qui, pour notre usage, donnent à l’Écriture sa forme de lectionnaire ; c’est le Christ, surtout, qui nous rassemble (6), qui nous « ordonne », qui nous harmonise avec lui-même et les uns avec les autres (7).

C’est en nous convoquant au Nom du Christ, en Nom-Christ, que la liturgie nous compose. Réalité éminemment synthétique, elle révèle, elle vérifie, elle met constamment à l’exercice, en Nom-Christ, l’organicité de l’Église et de l’espacetemps qui lui est propre.

Il ne saurait exister d’expérience authentique de la liturgie sans réceptivité intelligente et joyeuse, sans acceptation préalable de tout ce qui, en elle, est déjà donné. Nous sommes entrés ? Sans doute aujourd’hui ne choisirons-nous ni les textes que nous entendrons, ni les psaumes que nous réciterons, ni les rites que nous accomplirons, ni les murs qui nous abriteront, ni les frères et les soeurs avec lesquels nous ferons assemblée. Dès lors, il va falloir nous laisser composer par toutes ces données (ces grâces) de la liturgie et composer volontiers avec elles, en tablant, non pas, à l’économie, sur le plus petit dénominateur que nous avons en commun avec nos frères, mais sur le plus grand, c’est-à-dire sur le Nom même (cf. Ac 11, 26) et sur la convocation qui nous est par Lui pareillement adressée pour que nous fassions assemblée, ecclésia, en Lui.

Nous composerons avec les temps, avec les lieux, avec les capacités de nos frères. Si, à chaque fois que nous entrons, tout était à construire de fortune, y

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