Lettre d'information

Le Notre Père

Dans la liturgie eucharistique, le Notre Père ouvre les rites de communion. Comme il est situé entre la doxologie chantée de la prière eucharistique et le chant de l’Agneau de Dieu, il est bon de s’interroger sur la pertinence ou non de le chanter et, si on le chante, sur le choix des formes musicales qui conviennent.

Récité ou chanté ?

Les deux sont possibles et chaque manière présente des avantages. Réciter le Notre Père peut permettre à toute l’assemblée de s’unir plus fortement dans la même prière. Il ne faut jamais oublier que certains ne peuvent pas chanter, que d’autres ne connaissent pas forcément la mélodie utilisée. Et puis cette prière, récitée calmement et à mi-voix par une assemblée, atteint une intensité saisissante. Les mots et l’attitude engendrent alors une beauté de la prière.

Chanter tous ensemble le Notre Père peut offrir autant d’intensité et provoquer autant de beauté. Les mélodies ne manquent pas et certaines très populaires et bien ancrées dans les mémoires, permettent d’intérioriser la prière. On remarquera que les mélodies qui portent au mieux la prière sont des récitatifs qui utilisent peu de notes. Cette discrétion musicale parvient généralement à créer un climat de contemplation. Toutes les mélodies ne conviennent pas au chant du Notre Père. Il ne suffit pas qu’une mélodie plaise, qu’elle fonctionne avec tel ou tel type d’assemblée, pour qu’elle réalise bien ce que la liturgie lui demande : donner à la prière du Seigneur son caractère priant et filialement implorant. Choisir une mélodie pour le Notre Père requiert un vrai discernement pour que la musique retenue réponde à l’attitude spirituelle de la prière adressée au Père : celle d’un enfant qui émet des souhaits pour son Père et demande en suppliant. Des mélodies légères et sautillantes comme on a pu en connaître ne sauraient convenir au caractère confiant et intérieur de cette prière.

Un juste équilibre

Un autre critère de choix est celui de sa place dans le liturgie, entre deux actes de chant que sont la doxologie et l’Agneau de Dieu. Il ne s’agit pas d’enfiler une succession de chants. Leur accumulation, en un temps restreint, risque de lasser et de banaliser l’acte de chant. Trop de chant tue le chant ! Si on a chanté une doxologie un peu déployée, réciter le Notre Père lui donnera plus de force. Le contraste entre l’acclamation de la doxologie et la récitation intériorisée du Notre Père le valorisera. Si on choisit de chanter le Notre Père, une doxologie simple et un Agneau de Dieu sobre ne donneront que plus d’ampleur à la prière chantée. Dans ce domaine, rien ne serait pire que la systématisation. Il convient de choisir au cas par cas en fonction des autres chants prévus.

Quelques autres points d’attention

Trop souvent, les premiers mots de la prière ne sont pas dits par toute l’assemblée, mais par le prêtre qui

1 2 >>

Enregistrer au format PDF  Version imprimable de cet article

Sur le même thème :