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Le chapelet à la Miséricorde divine

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Le renouveau d’intérêt pour la miséricorde n’est pas que théologique ou pastoral. Depuis quatre-vingts ans, il est aussi largement dévotionnel. Au-delà des questions de sensibilité, que peut nous apprendre une pratique populaire comme celle de ce petit chapelet ?

Depuis la canonisation de sainte Faustine et l’instauration de la fête de la Miséricorde par Jean-Paul II en l’année 2000, la pratique dévotionnelle du chapelet à la Miséricorde divine, qui leur est liée, s’est trouvée davantage mise en valeur. Nous voudrions en analyser brièvement la portée spirituelle et les implications liturgiques.

Une forme récente de dévotion

La formule du chapelet à la Miséricorde divine a été communiquée à sœur Faustine Kowalska, dans le cadre d’une révélation privée le 13 septembre 1935, et consignée dans son Petit Journal (n° 473-475). Cette prière se fait comme suit : avec un chapelet ordinaire, après le signe de croix, prier un Notre Père, un Je vous salue Marie et le Je crois en Dieu, puis pour chaque dizaine, dire sur le gros grain « Père éternel, je t’offre le Corps et le Sang, l’Ame et la Divinité de ton Fils bien-aimé Notre-Seigneur Jésus-Christ en réparation de nos péchés et de ceux du monde entier », ensuite sur chaque petit grain « Par sa douloureuse Passion, sois miséricordieux pour nous et pour le monde entier », enfin, pour conclure, répéter trois fois l’invocation : « Dieu saint, Dieu fort, Dieu éternel, prends pitié de nous et du monde entier ».

Une formule datée

De prime abord, le langage de cette prière semble difficile : les accents théologiques et spirituels d’aujourd’hui ne sont pas les mêmes que ceux des années 30. Comme dans le canon romain (ou prière eucharistique 1, seule employée avant la réforme conciliaire) la personne de l’Esprit Saint n’est pas nommée dans le chapelet à la Miséricorde (sauf dans la récitation du Je crois en Dieu). Cette absence de mention n’est pas un oubli, mais repose sur la conviction que toute prière est insufflée en nous par l’Esprit et donc qu’il est implicitement présent. De même, l’insistance sur la Passion douloureuse du Seigneur peut paraître excessive, et déséquilibrer la présentation intégrale du Mystère pascal, mais elle est tout à fait conforme à la théologie du salut telle qu’enseignée à l’époque. Il paraît que Jean-Paul II, à titre personnel, récitait : « par sa douloureuse Passion et sa Résurrection, sois miséricordieux… » Par ailleurs, la récitation de ce chapelet est étroitement liée à la vénération de l’icône du Christ miséricordieux, qui représente le Ressuscité montrant la plaie de son cœur.

Une petite « prière eucharistique »à l’usage des fidèles

Il ne faudrait pas, au vu de ces carences apparentes, ignorer le trésor que constitue cette prière. La formule « Père éternel, je

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