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Le chemin de croix dans l’histoire

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Le chemin de croix vient prendre le relais des pèlerinages aux lieux saints, et des indulgences y sont également attachées. Au XVIIe siècle, tandis que subsistent des chemins de croix à 12 stations, celui à 14 stations s’impose peu à peu dans les couvents franciscains. De là, avec l’appui des papes, il va se répandre dans les églises paroissiales et monastiques.

L’un des grands promoteurs en est saint Léonard de Port-Maurice (mort en 1751) qui en établit un sur chaque lieu où il prêche une Mission, le plus célèbre étant celui du Colisée, béni en 1750. En France, l’un des hauts lieux de la dévotion au chemin de croix, est, déjà au XVIIe siècle, le Mont-Valérien avec ses chapelles marquant 11 stations. Au XVIIIe siècle, les livres sur les stations de la Passion vont se multiplier. L’un d’eux, édité par le P. Parvilliers, sj, propose ainsi un chemin à 18 stations, de la Cène à la Résurrection.

Répandu sous diverses formes au XVIIIe siècle, c’est au XIXe siècle que le chemin à 14 stations, du procès à la mise au tombeau, s’introduit en France, par l’intermédiaire des prêtres immigrés en Italie au moment de la Révolution française : à leur retour en France, ils promeuvent cette dévotion.

Les éléments constitutifs du chemin de la croix

Le chemin se présente comme une célébration très structurée, autour de deux grands pôles : la méditation sur la Passion, et la marche sur les pas du Christ, à la suite de la Vierge, dont les livrets de chemin de croix nous disent qu’elle fut la première à refaire le parcours du Christ. Chaque station présente une méditation sur un événement (pas toujours directement biblique, telle la rencontre avec « Véronique »), et une prière.

Cette prière reprend le thème de la méditation, en impliquant ceux qui effectuent le chemin de croix. La caractéristique des textes imprimés aux XVIIIe et XIXe siècles est que le chrétien est assimilé par ses fautes à celui qui a condamné Jésus.

Le chemin de croix est donc un chemin de compassion aux souffrances du Christ, et plus encore un chemin de conversion, de reconnaissance de son péché, et de demande de pardon à Dieu. Par ailleurs, chaque station est ponctuée par une strophe d’un cantique en français, le plus souvent chanté par tous, et une strophe (toujours la même) du Stabat Mater. Sont intercalés des versets en latin alternés entre le prêtre et la foule.

Le chemin de croix se caractérise ainsi par une alternance heureuse entre latin et français, entre chant de la foule et silence pour écouter la méditation, entre prière et marche, car il s’agit bien de marcher au sens propre à la suite du Christ. Des livrets permettent à chacun de suivre le déroulement, mais à vrai dire, le cantique est connu par cœur, ainsi que les réponses aux versets latins.

Par contre, une certaine liberté est laissée au prêtre pour la méditation

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