Lettre d'information

Le jardin liturgique

l’espace et les autres signes de la célébration. Harmonie avec le temps naturel et liturgique... car le jardin liturgique est rythmé par des saisons spirituelles et cherche l’accord avec les différents temps de prière : pénitentiel, baptismal, festif ou férial. L’harmonie fondamentale est avec la Parole de Dieu proclamée - ce qui est fort délicat, car la composition doit évoquer sans représenter, offrir un visage sensible en restant ouverte à tous les échos possibles de la Parole et elle devra toujours refléter le mystère pascal que l’on découvre chaque fois que l’on médite l’Ecriture en profondeur. Le jardin liturgique portera donc l’empreinte du jardin de l’Ensevelissement et du jardin de la Résurrection.

- Dans le 2ème mouvement, les trois thèmes forment une seule réalité : mouvement de recueillement et de rayonnement, cette structure partout gravée dans la création, qui est la signature indélébile du Créateur-Tout-Amour et dont le dessin le plus simple est la croix.

- Ensuite le 3ème mouvement - Enracinement, Assomption et embrassement - va justement nous permettre de vérifier que la croix stabilise et dilate la composition, nous rappelant que Dieu nous aime jusqu’au plus abyssal de nous-mêmes, pour nous élever en gloire, un Amour inconditionnel pour tous, de toujours à toujours.

- Cet Amour s’exprime dans le 4ème mouvement en naissance, alliance et trinité... Chaque composition pouvant mettre l’accent davantage sur tel ou tel visage de l’Amour.

- Et enfin, le 5ème mouvement - Lumière, transparence et évidence - nous invite à clarifier la composition, à préférer la simplicité pour que le bouquet puisse respirer et signifier le désir. Il y a un inachèvement nécessaire à l’accomplissement du jardin liturgique. Allons-nous comprendre un jour (enfin !) que les espaces pleins sont au service des espaces libres, que le visible est là pour nous conduire à l’invisible, que le jardin liturgique est pascal, qu’il passera et qu’il doit déjà s’effacer pour nous faire passer vers l’au-delà.

Et nous voici pleins de reconnaissance. C’est l’accord final - qui n’a pas de fin. Reconnaissance de la beauté de Dieu, Amour qui se donne à l’infini.

Reconnaissance de la beauté de l’homme pleinement vivant dans le souffle de la Résurrection, pleinement libre parce qu’il se sait aimé à l’infini et capable d’aimer à l’infini.

Reconnaissance comme gratitude, comme louange, comme eucharistie.

Reconnaissance comme une incessante naissance à l’union et à la communion.

En réalisant des jardins liturgiques ou simplement en s’y pronmenant et en s’y arrêtant (s’arrêter pour être là, pour recevoir, pour devenir joie...), avant de les traverser, je deviens ce que je suis : fils bien-aimé et frère de tous... Fleurissons donc à "la louange de la gloire" !

Frère Didier

Cet article a été extrait de la revue Célébrer N° 366

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