Lettre d'information

Le retable de la cathédrale de Saint-Claude

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éternité et de l’amour manifesté par le don infini du Christ de sa vie.

Les Douze sont répartis de part et d’autre du Christ, 6 de chaque côté. Leur regard et leurs mains –qui traduisent soit le geste de consécration, soit la prière, soit l’adoration- convergent vers le point central du tableau. Tous sauf un ont la tête couronnée d’une auréole. Tous sauf un sont agenouillés. Le peintre a ainsi bien désigné Judas à notre regard. Faisant face au Christ, de telle sorte que son visage est peu visible, le vêtement jaune (Le jaune a longtemps été considéré, dans la symbolique populaire, comme la couleur de l’envie et de la jalousie et donc celle de Judas et de tous les traîtres) mis en relief par le manteau bleu qui a glissé des épaules, Judas est assis et tient dans la main gauche la bourse contenant les 30 pièces d’argent (Ces pièces étaient des sicles. 30 sicles équivalaient à 120 deniers soit le prix d’un esclave). Ainsi, se font face la Vérité et le mensonge, Celui qui rachète la multitude par le don de sa vie et celui qui livre son Seigneur, Celui qui nous appelle ami et non plus serviteur et celui qui vend son ami pour le prix d’un esclave !

Un autre personnage peut nous interroger. Il est à gauche du Christ et porte lui aussi porte un vêtement jaune. Pourrait-on y voir la figure de Pierre, qui lui aussi a trahi le Christ mais s’est repenti et a accepté d’être conduit là où il ne voulait pas aller, comme le montre le tableau juste à gauche de la Cène sur la prédelle – rencontre du Christ et de Pierre sur la voie Appienne - ? (Les Actes de Pierre, récit apocryphe de la fin du II°s. ou du début du III°s., se terminent sur la rencontre du Christ et de Pierre sur la voie Appienne qui permettait de quitter Rome. Pierre fuyait la persécution et pose au Christ qui porte sa croix la question « Quo vadis domine ? » (où vas-tu Seigneur ?). Le Christ lui répond qu’il va à Rome pour être crucifié une deuxième fois. Pierre comprend et décide de retourner à Rome où il demandera à être crucifié la tête en bas, ne se jugeant pas digne de mourir de la même façon que le Christ.) Il a accepté de « revêtir le Christ » (Gal 3, 27) par son martyre, comme nous le laisse penser son manteau rouge qui n’a pas glissé de ses épaules.

Le sacerdoce c’est l’amour du cœur de Jésus (Curé d’Ars)

En cette Année sacerdotale ouverte par Benoît XVI le 19 juin dernier, ce tableau qui traduit de façon aussi claire le lien entre le Salut offert par amour et l’Eucharistie ne peut que nous inviter à rendre grâce quotidiennement pour les prêtres et les séminaristes qui ont répondu à l’appel du Seigneur. Le curé d’Ars nous y invite lorsqu’il écrit : « Oh ! que le prêtre est quelque chose de grand ! …Dieu lui obéit : il dit deux mots et Notre Seigneur descend du ciel à sa voix et se renferme dans une petite hostie ! » Et il continue : « 

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