Crèches
centimètres.
En Provence, un oratorien marseillais avait déjà signalé en 1683 la dévotion pour la crèche. En Alsace ou à Nevers, se multiplièrent à partir du XVIIIe siècle des tableaux vitrés fabriqués dans des couvents, avec des petites figurines en mie de pain ou en verre filé. N’y figurait parfois que l’Enfant-Jésus parmi les fleurs, symboles du Paradis.
La fermeture des églises à la Révolution stimula probablement le développement des crèches familiales et, en Provence, les santons d’argile se multiplièrent, suivant l’exemple du Marseillais Lagnel à la fin du XVIIIe siècle : comme l’homme dans la Genèse, le santon (du provençal "santoun", petit saint) devait être créé dans la boue. Figé dans son costume Restauration (1815-1830), chacun apporte son offrande à l’Enfant-Jésus. Les santonniers s’inspirèrent des personnages des pastorales, pièces de théâtre comiques et satiriques où la Nativité n’est plus qu’un prétexte. La première foire aux santons date de 1803 : distinctes des marchés de Noël, ces foires existent toujours en Provence et se tiennent pendant l’Avent et en janvier : celle d’Aubagne est la plus réputée.
Nadine Cretin, Inventaire des Fêtes de France d’hier et d’aujourd’hui (c) Larousse, 2003.