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Les lectures de la fête du Sacré-Cœur

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L’antienne, tirée d’Is 12, 3, anticipe l’image de la source qu’on trouvera dans l’Évangile. Le magnifique passage de la lettre aux Éphésiens montre alors comment le Christ nous donne accès à la richesse du mystère de Dieu et nous invite à rester enracinés dans son amour. L’Évangile reprend tout ce qui précède et nous place au pied de la croix. Du côté de Jésus qui donne sa vie jaillissent le sang et l’eau, signe de l’enfantement de l’humanité nouvelle qui sort de son cœur ouvert. Pourquoi ne pas tirer parti de ces lectures, très riches, pour bâtir une prédication sur le baptême, sacrement où Dieu nous engendre à sa vie et nous fait participer à l’intimité de son être ?

Année C : Un cœur de bon pasteur qui ramène à lui les hommes (Ez 34, 11-16 ; Ps 22, 1…6 ; Rm 5, 5b-11 ; Lc 15, 3-7)

L’année C, enfin, est placée sous le signe du bon berger, analogie classique dans la Bible pour évoquer la sollicitude du Seigneur à l’égard d’Israël. C’est ainsi qu’à travers la voix d’Ézéchiel, Dieu, devant la faillite des bergers humains, annonce qu’il s’occupera lui-même de son peuple. Le psaume 22 répond à cette promesse en la déclinant sous un mode plus personnel et en célébrant le bon pasteur qui conduit chacun à la plénitude de la vie. Paul quitte apparemment ce vocabulaire pour montrer comment la mort du Christ réconcilie l’humanité avec Dieu. Mais l’Évangile récapitule l’ensemble de ces textes grâce à la parabole de la brebis perdue. L’auditeur comprend que c’est à travers le mystère de sa mort et de sa résurrection que le Christ Jésus lui-même part sauver la brebis perdue. Les derniers mots l’invitent alors à partager la joie que Dieu éprouve à réconcilier avec lui tous les pécheurs. Une piste pour la prédication pourrait être d’inviter chacun à se laisser chercher et conduire par celui dont la mission est de ramener vers le Père ses enfants dispersés.

Quelle que soit l’année liturgique, les choix du lectionnaire ouvrent de belles pistes pour une vraie catéchèse sur l’amour miséricordieux du Père en montrant comment il trouve sa pleine réalisation dans le don de son Fils Jésus, mort et ressuscité. Au seuil de la longue période du temps ordinaire qui suit le temps pascal, l’Église nous offre ainsi l’occasion de contempler toutes les facettes d’un amour qui ne fait qu’un avec Dieu lui-même et prend chair dans son Fils. Il reviendra aux différents acteurs de la liturgie de s’approprier la profondeur théologique de ces lectures pour aider le peuple chrétien à comprendre que fêter le Sacré-Cœur de Jésus n’est pas autre chose qu’aller tout simplement au cœur… de la foi.

Olivier BOURION

Prêtre du diocèse de St-Dié - Enseignant au CAEPR de l’Université de Lorraine

Crédit photo : Le Sacré-Cœur de Jean-Michel Albérola, signé et daté A. Fecit, 1989. SNPLS © G.

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