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Pardon et réconciliation dans la célébration de l’Eucharistie [1]

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fait l’un, l’autre ne le fait pas, et inversement. Après tout, et mon ingénieur serait le premier à le souligner : « c’est normal ; la division du travail est indispensable pour faire marcher les entreprises. » De fait, l’Église a pratiqué cette division du travail, jusqu’à l’excès, parfois. Au point qu’on ne pouvait pas communier à la messe si on ne s’était pas préalablement confessé : autant de communions, autant de confessions !

On ne pouvait « manger l’hostie » que si on était préalablement purifié par le sacrement de pénitence. Nous ne devons pas juger cette attitude, elle était tout à fait respectable dans son contexte. C’était une manière de vivre ces deux sacrements. Il y a eu des excès, bien sûr, mais cette pratique a été bénéfique : elle a fabriqué des saints ! On ne peut pas dire : « c’est mieux maintenant. » C’est simplement différent ; c’est aménagé autrement. Mais nous avons mieux compris, avec le concile Vatican II, après un formidable ressourcement de la liturgie dans sa plus forte tradition, que cette « division du travail » avait des aspects négatifs, parce qu’elle avait masqué complètement que la célébration de l’eucharistie elle-même pardonne les péchés, qu’elle propose une conversion et une transformation des cœurs et qu’elle ne suppose pas, préalablement, que chacun soit entièrement pur. Parce que ce serait impossible, vous le comprenez bien ! Parmi ces excès, on peut citer, par exemple, les personnes scrupuleuses qui cherchaient à se confesser le plus tard possible dans la célébration, de peur qu’une mauvaise pensée avant de communier ne l’en empêche.

En tout sacrement, nous célébrons le mystère pascal

Le chemin dans lequel je nous engage est celui qu’a tracé Vatican II, en s’appuyant sur la Tradition de l’Église. Et cette tradition la plus ancienne nous révèle que c’est dans le mystère du Christ lui-même que les choses se ressourcent. Le sacrement de réconciliation n’est pas – je le dis en souriant avec vous – une « machine à laver ». Il y a eu une manière de comprendre le sacrement de réconciliation uniquement sous cet aspect « lavage » - purification, alors qu’il n’est pas que cela : il est aussi (selon les termes mêmes du Rituel) confession de l’amour de Dieu, à la lumière duquel nous reconnaissons notre péché. Réciproquement, le sacrement de l’eucharistie est aussi un sacrement pour le pardon des péchés, même si cela apparaît comme nouveau pour certains. Expliquons-nous. Au cœur du mystère de toute la vie chrétienne se trouve le « transit », comme disaient les anciens, Saint-Augustin et d’autres : la Pâque, le passage. C’est-à-dire le trajet qu’a fait le Christ, devant nous, pour passer à travers la mort et entrer dans la vie donnée par le Père. Cela s’appelle, dans la tradition de l’Église, le mystère Pascal. C’est uniquement ce mystère là –

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