Lettre d'information

Pardon et réconciliation dans la célébration de l’Eucharistie [1]

Accueil > Liturgie > Liturgie et Sacrements > Célébration des sacrements > Pénitence, réconciliation > Pour aller plus loin > Pardon et réconciliation dans la célébration de l’Eucharistie [1]

prière qui suit le Notre Père continue : « Par ta miséricorde, libère-nous du péché, rassure-nous devant les épreuves… »

- Vient alors la préparation du geste de paix : « Ne regarde pas nos péchés mais la foi de ton Église. »

- Le geste que nous appelons, pour de bonnes raisons, et le Missel aussi, « Le geste de Paix », a bien sûr une saveur de réconciliation même si je ne suis pas en très mauvais termes avec ma voisine. Quoique !

- À l’Agneau de Dieu, le chant de la fraction, on dit de nouveau : « Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde, prends pitié de nous. »

- Un peu avant la communion, le prêtre montre le Corps du Christ et dit de nouveau : « Voici l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde. » Et les fidèles de répondre : « Seigneur je ne suis pas digne de te recevoir, mais dis seulement une parole et je serai guéri. » Ça fait quand même beaucoup d’éléments ! Alors, j’entends dans l’équipe d’animation liturgique un monsieur, plutôt « ingénieur système » d’ailleurs : « Mais enfin, votre affaire n’est quand même pas très bien faite ! La prière du début dit : “que Dieu tout puissant nous pardonne nos péchés et qu’il nous conduise à la vie éternelle !” Et juste après, avec le Gloria, ça recommence : “Prends pitié de nous !” C’est mal fait, on a l’impression que chaque fois, c’est raté et qu’il faut recommencer ! » Mon expérience me montre qu’il faut, en ce domaine, se méfier un peu des « ingénieurs système » : la liturgie n’est pas construite comme les ordinateurs pour qui il n’y a que deux solutions. Dans la messe, l’eucharistie, il en existe une infinité ! Essayons d’éclairer cela. Je vais traiter la question en deux points. Une première partie où nous essayerons d’aller au cœur du mystère de la réconciliation et du mystère de l’eucharistie en tant qu’ils sont comme un seul et même mystère (2). Dans la deuxième partie, je revisiterai les différents éléments déjà énoncés, au moins les principaux, pour essayer de nous dire comment les vivre spirituellement et les gérer liturgiquement, dans la mesure du possible.

La réconciliation au coeur de l’eucharistie Commençons par une remarque qui n’est pas facile à apprécier, parce qu’elle dépend de l’âge de chacun et de son tempérament spirituel. Elle concerne la pratique, que j’ai un peu connue, avant le concile Vatican II. Nous avions, pour de bonnes raisons que je ne peux pas inventorier ici ni justifier, une manière de mettre à part le sacrement de réconciliation. D’ailleurs, les plus anciens n’avaient jamais entendu désigner le sacrement par ce mot ; on l’appelait « confession » ou « sacrement de pénitence » ! Cette mise à part, séparait spirituellement, liturgiquement et profondément dans la pratique, la « réconciliation » du sacrement de l’eucharistie, comme dans une espèce de division du travail : ce que

<< 1 2 3 4 >>

Enregistrer au format PDF  Version imprimable de cet article

Sur le même thème :