les églises classées. Les budgets communaux sont dans la difficulté ou même l’incapacité de faire face à une telle charge. La faible occupation est un argument aggravant. Pour la part qui revient à la paroisse, les finances ecclésiales sont devant des choix à faire : utiliser les ressources pour des investissements modernes, pour l’embauche de personnel, ou pour maintenir en fonction la totalité des églises.
La seconde question est celle-ci : outre le fait que la multiplicité des églises, si elle est source de proximité, est aussi une source de dispersion, les exigences actuelles en matière de rassemblement en général et de rassemblement liturgique en particulier ne favorisent pas l’attractivité de beaucoup d’églises. Aujourd’hui il faut un lieu chaud, confortable et où l’on entend bien... Certains déploiements liturgiques ont du mal à se faire dans une église conçue à une autre époque pour des mouvements d’acteurs liturgiques. La taille n’est souvent pas adaptée aux grands rassemblements ponctuels d’aujourd’hui. De ce fait, le désir se fait fréquemment jour d’avoir une église principale habituelle bien équipée et bien aménagée.
Il devient clair que derrière cette question de l’avenir de l’église comme bâtiment, c’est la question de la vie ecclésiale et pastorale à conduire qui est déterminante. Qu’en est-il de l’évangélisation à mener et des rassemblements qui vont manifester la communion ecclésiale ? C’est en fonction de cela que les lieux et les moyens à mettre en oeuvre se détermineront. Aujourd’hui les problématiques pastorales oscillent entre la paroisse comme communauté ou comme service public de la religion ; un troisième terme intervient, celui de proximité et même un quatrième, celui de visibilité. Mais ces termes peuvent recevoir des acceptions multiples et c’est bien en fonction du projet pastoral précis qui les articulent que peut se penser le rôle d’une ou de plusieurs églises. Les choix pastoraux impliquent un rapport à l’espace mais celui-ci est-il plutôt du côté de la question du territoire et du quadrillage ou du coté du pôle visible et de la localisation ? Aujourd’hui cette réflexion sur le rapport à l’espace doit aussi intégrer l’univers de la communication dans lequel nous vivons et notamment la place des médias.
La modernité pousserait à d’autres modes de communauté et de rassemblement que ceux liés à la « civilisation paroissiale » très liée aux périodes précédentes. La mobilité remet profondément en cause les appartenances territoriales villageoises ou urbaines qui étaient liées à ce réseau dense d’églises. Des phénomènes d’élection dans le choix de la paroisse ou de sélection dans le choix des édifices à utiliser de préférence sont fréquents dans les pratiques. Mais dans le même temps, un attachement subsiste : « mon église ». Municipalités, populations,
