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Restauration du Christ en croix, collégiale de Saint-Junien

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Histoire du Christ en croix et de sa restauration

Ce Christ en croix du XIIème siècle est en bois polychrome. Il a été classé au titre des Monuments Historiques le 18 avril 2002.

buste sur croix avant restauration. photo Brigitte Estève Buste sur croix avant restauration. Photo Brigitte Estève.

En 2006, la ville de Saint-Junien a souhaité faire restaurer cette œuvre installée à l’entrée du choeur de la collégiale. L’ensemble du bois était en cours de dégradation par les insectes xylophages. Les nombreux surpeints présents sur l’œuvre empattaient les volumes et l’aspect originel de la sculpture n’était plus lisible. Une étude préalable à la restauration a été réalisée par la restauratrice Brigitte Estève, faisant apparaître le grand intérêt de cette œuvre. En effet, la taille importante du Christ, la stylistique du visage et du vêtement (le perizonium), la rotation des pieds vers l’extérieur laissaient à penser que ce christ était du 12ème siècle. En 2007, au terme d’une procédure de mise en concurrence, la restauration de la sculpture a été confiée à Bénédicte Le Blanc et Elisabeth Wolkowski.

visage du Christ avant restauration. photo Brigitte Estève Visage du Christ avant restauration. Photo Brigitte Estève

Le Christ et sa croix sont sculptés en taille directe dans différents morceaux de bois mais cette sculpture a subi de nombreux remaniements au cours des siècles. Le corps du Christ est composé d’une seule pièce en noyer, hormis les bras qui sont en hêtre. Les bras du Christ ne sont pas ceux d’origine, le bras droit semble être un réemploi, c’est-à-dire qu’il provient peut-être d’une autre sculpture, le bras gauche ayant été sculpté sur ce modèle. Plus récemment une partie du pied droit du Christ a été refaite en noyer, le gros orteil du pied gauche a été refait dans du hêtre.

Le montant vertical de la croix est en noyer, le montant horizontal en chêne, l’ensemble est bordé d’une moulure en merisier. Cette croix qui date du XIXème n’est pas la croix d’origine de la sculpture, elle semble d’ailleurs trop petite car les pieds du christ dépassent légèrement.

Christ à mi dégagement photo Bénédicte Le Blanc Christ à mi dégagement. Photo Bénédicte Le Blanc.

L’étude a montré que le Christ a subi de multiples interventions dans le passé. En effet, sept à huit couches de polychromie recouvraient la sculpture. Entre certaines couches avait été appliquée une toile de marouflage qui contribuait à masquer les volumes réels de l’œuvre et favorisait l’action de dégradation par les insectes xylophages. Après le démontage de l’œuvre, la désinsectisation et la consolidation du bois, l’essentiel de la restauration a consisté en un « dégagement » minutieux à la loupe binoculaire des repeints, c’est-à-dire à la suppression des polychromies les plus récentes pour retrouver une polychromie ancienne qui se rapproche du caractère original de l’œuvre. Ainsi, pour le corps du Christ et le

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