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Le chemin de Pâques de la basilique de Paray-le-Monial (71)

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1ère station : « Faites cela en mémoire de moi » :

Pierre Lafoucrière évoque dans cette première station à travers ses notes manuscrites, l’hostie de la consécration : « le cercle comme le carré est le symbole de la perfection ; il évoque encore le ciel, le disque solaire or et rouge- l’éternité radieuse. » C’est un jaune orangé flamboyant qui domine.

Cette représentation provoque une discussion entre l’artiste et la commission diocésaine d’art sacré de Saône-et-Loire.

La commission trouve la présence blanche de la petite hostie plus intéressante dans la première proposition. L’artiste voulait évoquer, dans sa deuxième proposition, l’hostie de consécration qui n’est pas blanche mais couleur pain, et l’a figurée uniquement par son contour. Depuis la Réforme liturgique (1962-1965), l’hostie de consécration a souvent pris la couleur beige, particulièrement dans les monastères où elle est fabriquée, afin d’être plus en lien avec le pain offert par le Christ à ses disciples. La couleur blanche de l’hostie est en cohérence avec Paray-le-Monial, un des principaux lieux de l’Adoration permanente de l’Eucharistie. Mais, dans cette première station, il s’agit bien de la dernière Cène, de l’Institution de l’Eucharistie et non pas de l’Adoration ; donner une valeur blanche à la forme ronde pourrait déplacer le sujet. L’intérêt de cette deuxième version se situe dans son ouverture et sa polysémie, « comme un disque or et rouge », selon l’artiste. Une zone claire au milieu des tons orange et pain est néanmoins possible, pour rendre l’hostie plus lisible.

"Faites cela en mémoire de moi"

Pour chaque station, le frère Vincent Desprez analyse les couleurs de l’aquarelle pour déterminer le type de fond, soit en “fondant” transparent, qui laisse voir en arrière-plan le rose du cuivre, soit un fond blanc ou ivoire opaque. Puis il découpe les plaques de cuivre en les galbant à la main. La pose d’un fondant au recto et d’un contre émail au verso sont nécessaires pour solidifier le support lors des cuissons. A la suite de la première cuisson, l’émailleur n’est pas complètement satisfait du rendu de la couleur orange qu’il a utilisée, et notamment de la transformation à l’épreuve du feu, du orange en brun : « les oxydes métalliques réagissant parfois de manière inattendue ! ». Mais il sait que cette première cuisson n’est qu’un début, à partir duquel il devra reprendre la matière, par ajout ou par abrasion.

L’ensemble est très différent du projet en aquarelle, dont le rendu est évidemment impossible à restituer dans le cadre d’une cuisson. C’est une transposition, une interprétation qui doit être retouchée, en accord avec l’artiste.

Pierre Lafoucrière trouve les liaisons de couleurs parfaites. Dominique Dendraël, conservatrice du musée du Hiéron, constate que la lumière passe

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