du mobilier liturgique… Il a entre autres créé une partie du mobilier de la chapelle privée des papes, utilisée par Paul VI, Jean-Paul Ier, Jean-Paul II et maintenant Benoît XVI.
À Ars le projet avait plusieurs contraintes. Il fallait tenir compte du contexte : une église classée de la fin du XIX° accolée à une ancienne église romane transformée au milieu du XIX°. Un cadre très coloré et chargé, presque éclectique, illustrant un courant architectural particulier. Un lieu marqué par la présence d’un saint, pour qui rien n’était trop beau pour Dieu. Une église où des prêtres du monde entier viennent prier et célébrer l’Eucharistie. L’ensemble de ces données devaient être prises en compte par le projet qui voulait inclure, outre l’autel, l’ambon, le siège de présidence et une partie du matériel liturgique.
La choix d’un autel en bronze doré accompagné d’une pierre colorée fut rapidement fait ; la pierre choisie (“Rose de Vérone“, pierre italienne bien connue) rappelle des tons de pierre utilisés ailleurs dans la Basilique. Le bronze doré donne un côté sacré et tranche avec l’ensemble des tons utilisés dans la Basilique. De plus c’est une matière peu usitée dans l’édifice, ce qui attire le regard et focalise sur l’autel.
La décoration chercha à s’inspirer de l’histoire du lieu et de la signification de chaque objet. Sur l’antependium de l’autel, les douze apôtres entourent le Christ représenté par un “chrisme”, comprenant deux lettres grecques signifiant le Christ rédempteur. Pour l’ambon, c’est la figure de Jean-Baptiste qui est mise en relief. La précurseur, si cher à J-M Vianney prêche la conversion, annonce la Parole de Dieu tout en désignant l’autel sur lequel Jésus se rend présent « Voici l’agneau de Dieu ! ». Le siège de présidence reprend lui des scènes de la vie du Saint Curé : le Curé d’Ars priant, confessant et prêchant. Le reste du mobilier (pupitres, cierges) utilise des motifs esthétiques.
Restait alors la réalisation de l’ensemble qui incombait principalement à M. Rudelli, avec la supervision de M. Olivier Naviglio, Architecte en Chef des Monuments Historiques. Il faut déjà sculpter le motif (autel et ambon) sur un plâtre spécial. Puis, quand le motif est validé, faire un moule et couler le bronze dans une fonderie spécialisée. Enfin il faut tout reprendre au burin, c’est-à-dire à la main, puis patiner l’ensemble dans la teinte choisie (ici un vieil or).
6 mois de travaux en atelier pour sculpter l’autel et l’ambon
500 kg de bronze pour l’autel
Une table d’autel en pierre de Vérone de 700 kg
Un emmarchement de 3,6 tonnes sous l’autel
Ainsi naquit le nouvel autel de la Basilique qui contient des reliques du Saint Curé. Maintenant le Seigneur va s’y rendre présent à chaque Eucharistie.