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Une église landaise au XX° siècle

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Réalisée en trois ans de travaux par les architectes Pierre et Michel Dépruneaux, l’église Saint-Vincent-de-Paul, à Mont-de-Marsan, a été consacrée le 22 septembre 1965, et répondait au besoin de créer une nouvelle paroisse correspondant à l’extension Est de la ville. L’édifice rappelle volontairement certaines des anciennes « bordes », ces bergeries que l’on trouvait autrefois dans la lande et où les bergers abritaient leurs brebis : Constituée essentiellement d’une toiture de brande (bruyère sauvage) ou de chaume à deux ou quatre pentes descendant presque jusqu’au sol, un muret ou une palissade, peu élevés, en constituaient la base. Comme pour les habitations humaines, la porte d’entrée se situait sur la façade Est. L’Ouest, d’où viennent les pluies et les vents océaniques ne présentait pas ou peu d’ouvertures.

L’église Saint-Vincent-de-Paul reprend globalement ces principes, cette fois, selon une arête de toiture fortement inclinée vers la façade ouest où se trouve le portail principal, ce qui donne moins de prise aux intempéries. Tandis qu’à l’Est la hauteur marquée du pignon permet le déploiement d’une immense verrière et d’une croix monumentale faisant également office d’élément architectonique.

A l’intérieur, la rigueur du béton franc est contrebalancée par un habillage de lambris de pin couleur miel, qui fait également office de paroi isolante entre le maillage des poutres structurantes. Le chœur, marqué par deux vastes podiums superposés, occupe la totalité du large chevet plat et est flanqué de deux sacristies. Surplombant ce sanctuaire, le mur du chevet, orienté, est en grande partie un mur de lumière constitué de pavés de verre colorés aux nuances de rouges, bleus, jaunes et verts. Ce choix produit un effet très intéressant, surtout en matinée au soleil levant. Les verrières constituent un élément essentiel de l’église Saint-Vincent-de-Paul, réparties sur les deux façades, Est et Ouest, ainsi que dans les trois baies qui ouvrent de chaque côté de la toiture surbaissée. Ces six dernières verrières sont traitées sur le thème du premier chapitre de la Genèse, avec la création du Monde. Constituées de pavés de verre, assemblés par d’épais joints de béton, traités dans des tons saturés, elles sont l’œuvre du maître verrier Raymond Clerc-Roques. Le campanile a été édifié en 1978.

Michel Guérin

CDAS des Landes

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