Lettre d'information

Du corps dans la liturgie


 dans le silence et la prière. Tous se redressent : "Au nom du Père..." Lorsque les choses sont faites ainsi, de manière significative et dense, les enfants miment le geste, des adultes commencent aux aussi à s’incliner. (...)

On a pu ironiser sur certaines liturgies trop statiques, on pourrait s’affliger aussi de la raideur des participants. Non certes pour juger ou condamner qui que ce soit. Le rite collectif doit rester un espace de liberté. Mais pour aider à faire sentir ce que l’on perd en se privant des grands gestes éternels de l’humanité priant. Gestes qui sont aussi ceux de la vie sociale un peu policiée : saluer, s’incliner, etc.

Quelques moments de la liturgie appellent l’inclination : avant le premier signe de croix, après chaque élévation, et surtout au moment de recevoir le corps et le sang du Christ. L’absence de tout geste de respect, au moment sacramentel par excellence pour ceux qui participent à l’eucharistie, paraît spécialement regrettable. Nos frères orientaux s’inclinent aussi au moment où les "saints dons" traversent l’assemblée, et à l’épiclèse (invocation à l’Esprit saint dans la prière eucharistique).

Mon esprit aura d’autant plus de chance d’être en prière que mon corps lui aura comme tracé le chemin.

Des mains

"Je tourne mes paumes en offrande du soir." (Ps 140,2)

"Mon Dieu, je tends les mains vers toi" (Ps 142,6)

"J’élève les mains en évoquant ton nom." (Ps 62,5)

Les mains qui mendient

Le creux des mains (les "paumes" des psaumes) tourné vers le ciel - soit tenues à hauteur des épaules comme dans le geste de la prière chrétienne antique, soit le haut du corps légèrement incliné avec les mains devant la poitrine, comme dans la prière indienne - c’est la prière du pauvre :

Vois, Seigneur, je n’ai rien dans les mains !

pas d’armes, pas d’argent, rien de caché :

aie pitié de moi qui suis pauvre et démuni !

Ne m’abandonne pas ! Viens à moi !

Sauve moi !

Telle est la prière que Dieu aime et exauce : une humble dépendance dans une confiance totale. C’est l’attitude du prêtre dans les oraisons de la liturgie. C’est celle qui s’accorde le mieux au Notre-Père et qui convient à tous. Votre intense désir ne soulève-t-il pas vos mains ?

Les mains qui supplient

"Au secours !" "A l’aide !" "Pitié !" "De grâce !" Les mains se dressent au bout des bras tendus, dans l’espoir que quelqu’un va les saisir et nous tirer du péril, de l’eau qui noie, du feu qui brûle, du trou qui engloutit, de la prison où l’on se meurt.

"Kyrie eleison ! Christe eleison ! Kyrie eleison !"

"Entends-nous ! Ecoute-nous ! Exauce-nous !"

Si nos bras et nos mains, par réserve ou par pudeur, ne se lèvent pas dans nos litanies, ce sont quand même eux qui nous enseignent à nous tendre vers notre libérateur dans un sursaut de vouloir vivre.

Les mains qui attestent

"Vraiment, il est juste et bon de te

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