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La Pénitence, quelques jalons d’histoire

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Circonscrite au XVIe à la confession privée, la pénitence connaissait dans les premiers temps de l’Église une amplitude beaucoup plus large dans les modes d’expression qui revêtaient un caractère public et ecclésial affirmé. C’est ce que l’Église, à la lumière du Concile Vatican II se réappropriera, en se définissant d’abord comme peuple de Dieu.

I - La pénitence ecclésiale dans les premiers siècles

Avant le VIe s.

Un contexte marqué par les persécutions

C’est au IIIe s. que l’on trouve les premiers témoignages d’une pratique liturgique de l’Église concernant la réconciliation de ceux qui ont péché gravement, non pas dans l’ordre de la morale mais de la foi. La pénitence ecclésiale vise en particulier ceux qui ont renié le Christ dans les persécutions. Elle leur sera offerte comme un second baptême, possibilité non réitérable pendant toute l’Antiquité.

Le futur pénitent vient trouver l’évêque, celui qui fait l’unité de l’Église, pour être « rassemblé » au nom du Christ. Toute son attitude va témoigner d’une demande de pardon à ses frères pour avoir brisé l’unité, et de sa confiance en la miséricorde de Dieu. Il n’est nullement question de confession détaillée.

Une longue célébration avec Parole de Dieu et prière commune (notamment des litanies pour la conversion de tous) réunit une assemblée nombreuse.

La pénitence prend la forme d’un état de vie. Cet état de pénitent peut durer plusieurs années, rythmé par des assemblées de prière. Une fois la pénitence accomplie, une grande prière de l’évêque le jeudi Saint, réintroduira le pénitent au sein de l’Église.

La crise de la fin de l’Antiquité

Le contexte ayant changé, le processus ne fonctionne plus dès le Ve s. Plus personne n’est prêt à affronter l’état de pénitent avec tous ses interdits : interdit de relations conjugales, de commerce, de recevoir des successions, et cela à vie. L’Église y renoncera et abandonnera le principe de non-réitération de la réconciliation ecclésiale.

Entre le VII et le XIIe s.

La naissance de la confession privée

Cette nouvelle forme va faire son apparition dans un contexte monastique, marqué par la conversion quotidienne. Il s’agit de rejoindre non plus celui qui a renié sa foi, mais des chrétiens au cœur de leur opacité, leur lenteur, leur incompréhension. Les rituels de cette époque mettent l’accent sur la qualité de l’accueil, la prière commune et la confession de foi.

Des tarifs aux indulgences

Ici trouve place une confession détaillée afin de proportionner la pénitence au mal. Les « tarifs » référencés dans les livres pénitentiels peuvent prononcer jusqu’à un an et plus de jeûne. C’est pourquoi, on voit apparaitre « les rédemptions » à l’origine des indulgences qui permettront de remplacer des

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