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La miséricorde : théologie du coeur ouvert

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plus haut point lorsque Jésus étant mort sur la croix « un des soldats avec sa lance lui perça le côté ; et aussitôt, il en sortit du sang et de l’eau (Jean 19, 34) ». La tradition de l’Église nous invite à contempler ce mystère :

« Et il jaillit du côté de l’eau et du sang’. Ne passe pas indifférent, bien-aimé, à côté du mystère. Car j’ai encore une autre interprétation mystique à te donner. J’ai dit que cette eau et ce sang étaient le symbole du baptême et des mystères. Or c’est de ces deux sacrements qu’est née l’Église, par ce ‘bain de la renaissance et de la rénovation dans l’Esprit saint’ par le baptême, et par les mystères. Or les signes du baptême et des mystères sont issus du côté. C’est de son côté par conséquent que le Christ a formé l’Église, comme il a formé Ève du côté d’Adam(2) ».

En se laissant atteindre au coeur de son corps, Jésus ouvre la porte de la connaissance et de la vie. En lui, c’est Dieu qui se tourne vers nous pour que nous nous retournions vers lui. Dieu ne se détourne pas de nous pour que nous ne nous détournions plus de lui. En Jésus Christ, Dieu ne peut plus se détourner de notre humanité. Par son amour crucifié, sa miséricorde est à jamais clouée pour nous être donnée à jamais et pour que nous puissions y faire face. Il ne se détourne pas de nous malgré notre misère, il en est blessé et il en est le Sauveur.

Les liturgies des Années saintes, les célébrations d’un jubilé, se plaisent à ouvrir solennellement la porte sainte. Elles sont alors le signe de cet appel de l’humanité à entrer dans l’ouverture symbolique que cela crée. En soi, j’ai vocation à entrer dans l’ouverture faite par la lance du soldat, dans la blessure de son corps, dans la profondeur de son coeur ; à suivre l’invitation :

« L’homme me fit revenir à l’entrée du la Maison, et voici : sous le seuil de la Maison, de l’eau jaillissait vers l’orient… L’eau descendait du côté droit de la Maison, au sud de l’autel… En tout lieu où parviendra le torrent, tous les animaux pourront vivre et foisonner, car cette eau assainit tout ce qu’elle pénètre, et la vie apparaît en tout lieu où arrive le torrent (Ez. 47, 1…9) ».

La mystique ne s’est jamais trompée sur ce qui la fonde lorsque, chantant l’amour du coeur de notre Dieu, elle a pris force et sens dans la source miséricordieuse du côté transpercé du Christ. De cet itinéraire spirituel du côté transpercé au coeur, et parce que le Christ est entré dans mon existence par mes propres blessure pour mon salut, le langage mystique en est témoin depuis longtemps :

« Roi Jésus, Sauveur des fidèles, qui avez voulu que votre saint Côté fût ouvert par la pointe d’une lance impitoyable, je vous prie humblement, ardemment, ouvrez-moi les portes de votre miséricorde et laissez-moi pénétrer, à travers la large ouverture

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