Lettre d'information

La place du silence dans la liturgie

préparation pénitentielle, donnant ainsi à chacun le temps de prender la bonne attitude spirituelle. Entre le Gloire à Dieu et la prière d’ouverture, le silence aidera à passer de la louange à la supplication. Après la lecture ou l’homélie, il permettra d’intérioriser la Parole reçue, et même si l’orgue intervient avec justesse, la musique portera le silence intérieur. Quant à la prière universelle, elle mériterait d’intégrer, si son écriture le permet, un temps de silence entre l’intention de prière et le refrain qui est la prière puisqu’il s’adresse à Dieu. Le modèle que propose l’Eglise le Vendredi saint pourrait inspirer nos mises en œuvres. La prière prendrait alors une tout autre tournure, donnant à chacun le temps de mettre des noms et des visages sur les catégories de personnes pour lesquelles la prière est adressée au Seigneur. Reste la communion, où il convient d’équilibrer chant et silence. Si l’on chante pendant la procession de communion, un temps de silence doit suivre et permettre la méditation. Si l’on chante après la communion, soit le silence précède le chant qui rend grâce pour les bienfaits reçus, soit il prolonge le chant avant la prière finale.

La redécouverte du silence dans la liturgie est importante. En effet, lorsqu’on y chante, il ne s’agit pas de produire du son ou de meubler un vide. Il s’agit de mener une assemblée à une rencontre intérieure. Par contraste, il donne au chant toute plénitude, offre des espaces de respiration à des liturgies où l’on a tendance à trop chanter ; il ouvre les cœurs au mystère de la rencontre avec le Seigneur et relie, en un seul chœur, la liturgie de la terre à la liturgie du ciel.

Serge Kerrien

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