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Le tabernacle : lieu de la présence

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Le mot « tabernacle » provient du latin tabernaculum qui signifie « tente ». Son emploi liturgique rappelle « la Tente de la rencontre » où Dieu rencontrait son peuple au désert. Moïse entre dans la tente quand il veut consulter le Seigneur, obtenir de lui une parole pour le peuple, « Le Seigneur ayant achevé de parler avec Moïse sur la montagne du Sinaï, il lui donna les deux tables de la charte, charte de pierre, écrite du doigt de Dieu » (Ex 31, 18), ou inversement pour intercéder en faveur de son peuple, (Nb 14), ou encore pour converser avec Yahvé, « Le Seigneur s’entretenait avec Moïse face à face, comme un ami parle à son ami » (Ex 33, 11).

Dans nos églises et chapelles, le tabernacle est enveloppé par le « conopée » (du grec chonopeion, moustiquaire) qui accentue ce symbolisme de la rencontre. Il rappelle la tente de l’Exode, lieu de présence invisible de Dieu et lieu de la rencontre avec le peuple élu. Le conopée peut avoir les diverses couleurs des ornements liturgiques.

Dans l’usage actuel, le ciboire conserve les saintes espèces. Primitivement et jusqu’au XIIIe siècle, l’eucharistie était conservée dans une boîte en bois appelée pyxide.

Pour la vénération par les fidèles du Saint Sacrement, on peut exposer le ciboire ou un ostensoir dans lequel une lunule aura été placée. Les ciboires et la lunule sont déposés dans le tabernacle.

Dès la plus haute antiquité, avant que s’élabore le culte eucharistique, le pain consacré était conservé pour procurer ce réconfort unique aux fidèles qui vont mourir. Les paroles du Christ justifiaient cette pratique « Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle, je le ressusciterai au dernier jour » (Jn 6, 54).

La réserve eucharistique sera aussi destinée à porter la communion aux malades ou aux personnes âgées empêchés de participer à l’assemblée eucharistique. « Si l’on conserve l’Eucharistie en dehors de la Messe, c’est en premier lieu et dès l’origine pour administrer le Viatique (communion portée aux mourants). En second lieu, c’est pour distribuer la communion et adorer notre Seigneur Jésus-Christ présent dans le Sacrement. En effet, la conservation des saintes espèces pour les malades a amené la coutume d’adorer le pain du ciel conservé dans les églises » (N° 5).

« Jusqu’au début du XIIe siècle, on ne trouve aucune trace du culte eucharistique qui devint l’une des grandes richesses de la tradition liturgique occidentale. Cette pratique se fonde sur une donnée de foi aussi ancienne que l’Église chrétienne : la permanence de la réalité du corps et du sang du Seigneur dans le mystère de la Cène... Ce qui apparaît au moyen âge et ne s’est pas manifesté en Orient, c’est un ensemble de pratiques nouvelles enracinées dans cette antique croyance.

Les moines de Cluny, avant le XIe siècle, avaient commencé

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