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Pardon et réconciliation dans la célébration de l’Eucharistie [3]

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mort et la résurrection du Fils, dans la prière eucharistique qui nous ouvre la porte pour nous faire entrer en présence du Père. C’est « le » moment où nous pouvons dire en vérité Notre Père. La réconciliation nous a été acquise, et nous nous adressons de nouveau au Père pour lui dire « pardonne-nous nos péchés », justement parce que nous pouvons, à ce moment là, le lui dire. Un chemin spirituel de grande qualité peut s’ouvrir à nous si nous nous laissons guider par ce que propose la liturgie, à condition de ne pas laisser passer les choses trop vite durant la célébration. Cela demande que nous entrions dans la saveur profonde du Notre Père, que nous prenions conscience de cette prière prononcée en présence du Père à ce moment là.

Le geste de paix

Peut-être est-il fait trop souvent, au point que nous nous parvenons plus à en mesurer la réelle portée, celle d’une réconciliation dans le Christ posée avant toute autre chose. Même si je suis à côté de mon épouse, ou à côté de mes enfants avec qui je n’ai pas toujours besoin de me réconcilier. Même si je suis content de les embrasser à ce moment de la célébration. Même si je n’ai pas, Dieu merci, à aller saluer la dame qui est quatre rangs derrière moi et que je déteste cordialement. Etc. Il y a dans ce geste, potentiellement, toute la réconciliation, toute la paix procurée par le Christ, par sa croix et sa résurrection, et qui nous est donnée là. Voilà pourquoi il faut se poser la question d’une proposition non systématique de ce geste dans les assemblées paroissiales ; nous devons aussi en gérer la répétitivité et l’usure, comme l’Église le fait, par ailleurs, avec l’Alléluia ou le Gloria. L’Église, avec son expérience et sa sagesse, connaît les éléments qui risquent une usure plus grande, et elle déploie une pédagogie qui permet de les économiser !

S’il est besoin d’un appui spirituel, pour le geste de paix, il faut le chercher, évidemment, dans Matthieu 5, 23 ; tous les témoignages les plus anciens que nous ayons de ce geste mentionnent ce texte : « lorsque tu vas présenter ton offrande sur l’autel, si, là, tu te souviens que ton frère a quelque chose contre toi, laisse ton offrande, là, devant l’autel, va d’abord te réconcilier avec ton frère, et ensuite viens présenter ton offrande. » Mais si mon frère, avec lequel je dois me réconcilier, se trouve à des milliers de kilomètres, comment faire ? Nous percevons par-là, la portée symbolique, spirituelle et profonde de ce geste.

L’Agneau de Dieu

Ce chant est celui de la fraction du pain ; il accompagne le geste qui est fait à ce moment. L’élément importante n’est donc pas le chant de l’Agneau de Dieu, mais la fraction du pain : « Ils le reconnurent à la fraction du pain. » (Luc 24, 31) Ce mot même de « fraction du pain » était tellement important que, dans la première

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