A propos du travail sur les différences structurantes de la vie sociale, il a expliqué le souhait des évêques d'une approche pluridisciplinaire. Un groupe d'évêques nommés en novembre 2005, a fait appel à des psychanalystes, à des psychologues, comme à des théologiens pour travailler sur des questions d’anthropologie fondamentale. La différence entre les sexes, la paternité… autant de thèmes qu’ils ont abordés en vue de revisiter les fondements philosophiques et chrétiens de ce qui est vécu par beaucoup d’hommes et de femmes aujourd’hui. « Quelle bonne nouvelle, quelle espérance, pouvons-nous leur apporter ?... tel est le sens de nos travaux », a rappelé le cardinal Ricard.

Quant à l'Enseignement catholique, le cardinal Ricard a souligné la problématique posée à l'Assemblée : « Comment peut-il être fidèle à sa mission en étant ouvert à tous dans le respect de la liberté de conscience de chaque jeune et chaque famille, tout en restant un lieu de proposition de la foi ». Car même si l'acte éducatif est déjà, d'une certaine manière, un témoignage de foi, cela ne saurait suffire.

Le cardinal a évoqué ensuite le troisième sujet de l'Assemblée, celui du ministère des prêtres. Il a rendu un hommage appuyé aux prêtres et souligné leurs préoccupations. « Beaucoup voient leur charge s'alourdir, leurs territoires paroissiaux s'agrandir et, malgré leur âge parfois avancé, ils continuent d'assumer leur ministère ». L’exercice pratique du ministère presbytéral constitue l’un des sujets au cœur de cette assemblée.

L'archevêque de Bordeaux a évoqué l’annonce, dans les médias, d’une libéralisation possible de l’autorisation de célébrer la messe d’avant la réforme conciliaire, et dont on sait qu'elle a suscité une certaine émotion parmi les prêtres et les laïcs.

"Cela a pris une dimension fantasmatique" a fait remarquer le Cardinal : "d'abord parce que le latin n'a jamais disparu, d'autre part parce que la messe de Paul VI est parfois dite en latin, notamment dans certains monastères, enfin parce qu'il n’est pas question d'imposer la messe tridentine à tous les fidèles ! Bref, il ne s'agit pas d'un retour en arrière. La question est de savoir s’il faut ouvrir davantage les conditions pour que la messe selon le missel de 1962 soit célébrée," a-t-il continué, avant d’évoquer sa rencontre, le 26 octobre dernier avec le pape Benoît XVI. " Son désir est de faire tout ce qui est en son pouvoir pour mettre fin au schisme lefevbriste. Il sait que plus les années passent, plus les relations se distendent et les positions se durcissent. Le Pape souhaite faire son possible pour que la main soit tendue et qu’un accueil soit manifesté, au moins à ceux qui sont de bonne volonté et qui manifestent un profond désir de communion ». Un souhait qui ne remet pas en cause l’attachement au Concile Vatican II. « Non, l’Eglise ne change pas de cap. Contrairement aux intentions que certains lui prêtent, le pape Benoît XVI n’entend pas revenir sur le cap que le Concile Vatican II a donné à l’Eglise. Il s’y est engagé solennellement ».

Le cardinal Ricard a insisté sur le souhait du pape de ne pas court-circuiter la consultation. « Le projet de motu proprio va faire l’objet de consultations diverses. Nous pouvons faire part, dès maintenant, de nos craintes et de nos souhaits ».

le cardinal Ricard répond aux journalistes