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Mgr Stenger était à
la tête d’une délégation de responsable
chrétiens français qui s’est rendue en
Irak du 11 au 19 février. De retour en France, il a
souhaité être le « porte-parole »
de ce que vivent les chrétiens d’Irak. Cette
visite constitue la deuxième étape de l’opération
« Pâques avec les chrétiens d’Irak
».
La délégation s’est
rendue au nord de l’Irak, dans la province du Kurdistan
et sa périphérie et a rencontré communautés
de chrétiens réfugiés dans cette région.
Interview avec Mgr Marc Stenger,
évêque de Troyes et président de Pax Christi
France
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Quel
était l’objectif de ce voyage ?
Il était entendu qu’une délégation
irait visiter les communautés chrétiennes
en Irak, car sans faire le geste d’aller les
rencontrer chez elles, de les écouter, d’accepter
l’incommodité et l’insécurité
des conditions d’un tel voyage, nous serions
restés à un événement
de parole.
Notre mission n’était pas une mission
politique, ni une mission économique, mais
une mission spirituelle. Nous voulions apporter aux
hommes et aux femmes que nous allions rencontrer les
messages de fraternité et de communion des
chrétiens de France et d’Italie. Mais
nous engagions aussi à nous faire à
notre retour leurs portes paroles, à dire ce
qu’ils vivent, où ils en sont dans leur
épreuve, ce qu’ils attendent de nous.
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Quel constat dressez-vous après
avoir rencontré les communautés chrétiennes
sur place ?
Les familles que nous avons rencontrées
sont originaires de la terre où nous les avons
rencontrées. Elles sont revenues dans leurs villages
d’origine, au Kurdistan irakien, après
en avoir été chassées par les circonstances
de l’histoire, comme dans un lieu de sécurité,
ne trouvant plus la sécurité ailleurs.
Mais leur situation n’est pas une situation portant
à la sérénité et à
l’espérance : pour beaucoup de ces familles,
il n’y a pas de perspective de travail, peu de
possibilités de formation, des obstacles linguistiques,
des manques sanitaires.
La majorité de ces familles
vivait auparavant en ville dans de bonnes conditions.
Le passage des conditions de vie urbaine à la
réalité rurale n’est pas facile
pour ces populations. Il crée beaucoup de frustrations,
un désir de fuite qui n’est pas porteur
d’avenir.
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Par quoi passe
le salut de ces hommes et femmes ?
Notre réflexion nous conduit à retenir
trois ordres d’intervention pour répondre
à leurs attentes : une intervention humanitaire,
politique et spirituelle.
Il doit être permis aux chrétiens d’Irak
de trouver un avenir dans leur propre pays. Cela ne
veut pas dire les assister, mais apporter notre soutien
à ceux qui ont des projets pour aider ces déplacés
à trouver des conditions de vie dignes, là
où ils sont.
Les chrétiens irakiens sont en danger dans
leur propre pays, il faut que tous - l’Union
européenne, les organisations des droits de
l’homme- prennent conscience de la gravité
de ce fait.
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