Les "Journées du Patrimoine", les fêtes et manifestations locales, les visites organisées, mettent les lieux de culte chrétiens à l'honneur et contribuent à leur découverte. La dimension patrimoniale du lieu est mise en avant, mais qu'en est-il de la vie de la communauté que cette église rassemble ?
Cette discrétion présente quelques inconvénients.
Les visiteurs entrent dans des églises vides, aux heures où il n'y a pas de célébration. Les cartes postales présentent des nefs désertées. Ajoutons le refrain souvent entendu : "en ces temps où les églises se vident...". Le visiteur est vite convaincu de la disparition du culte et donc des chrétiens.
L'impression de visiter des églises inutilisées sera renforcée par ceux qui reviennent de l'étranger. Ils décrivent des églises orthodoxes sans cesse animées d'un va et vient de fidèles et disent l'effervescence qui règne dans les pagodes et les temples des religions orientales.
Quel bonheur d'entrer dans une église où la communauté qui s'y réunit a pris soin de signifier qu'il s'agit pour elle d'un lieu de vie ! Le rassemblement des fidèles lors de l'assemblée dominicale est évoqué. Mais il est dit aussi qu'à l'occasion des baptêmes, mariages et obsèques, tout un peuple d'hommes et de femmes aux convictions et croyances les plus diverses est accueilli et, je l'espère, se sent accueilli. Pour cela, des panneaux racontent quelques moments forts de la vie paroissiale : photos d'une veillée pascale, d'un baptême d'enfants, d'un mariage, d'un temps fort paroissial, etc... Permanences d'accueil, affiches, supports audio-visuels, dépliants sont là pour montrer qu'une église sert encore
à quelque chose, qu'elle est un lieu de vie qui rassemble aujourd'hui.
Elle est aussi un lieu qui envoie en mission. Les panneaux d'information indiquent donc comment s'organise la vie pastorale (Conseil Pastoral, groupes et mouvements divers). Ils rappellent cet autre aspect de la vocation du baptisé : le service du frère, ici et ailleurs. Ce sont des pierres vivantes qui constituent l'Eglise de Jésus Christ.
Encore faut-il prendre les moyens de le faire savoir.
Père Michel Sallaberry
Membre du conseil national |