Lettre d'information

A la découverte de quelques tabernacles jurassiens (39)

Accueil > Art sacré > L’art sacré > Aménagement liturgique > Tabernacle > A la découverte de quelques tabernacles jurassiens (39)

plus la manne qui n’était qu’une nourriture terrestre, mais bien Jésus lui-même qui donne sa chair pour la vie au monde (Jn 6, 32 ; 51-58) et que nous recevons par et dans la foi.

Jésus lui-même a expérimenté cette faim au désert et a confirmé en la vivant la leçon de l’Ancien Testament : « L’homme ne vit pas seulement de pain mais de toute Parole qui sort de la bouche de Dieu » (Mt 4, 1-4). Et il renouvelle cet enseignement en nourrissant le peuple de Dieu d’un pain miraculeux (Mt 14, 13-21).

Comment aussi, ne pas voir dans le bâton de Moïse qui frappe le rocher et en fait jaillir de l’eau, la lance qui frappe le côté du Christ en croix pour en faire jaillir du sang et de l’eau (Jn 19, 34) : l’eau du baptême qui nous plonge dans la mort et la résurrection du Christ ; l’eau jaillissante de la vie éternelle, promise à la Samaritaine (Jn 4, 13-14).

C’est bien ce que donne à contempler le soubassement du tabernacle avec l’Agneau Pascal, fondement et objet de notre foi ; l’Eucharistie comme source et sommet de la vie chrétienne.

Les épis de blé (tabernacle du maître-autel de l’église Saint-Laurent de Miéry)

Tabernacle du maître-autel de l’église Saint-Laurent de Miéry

Quelle splendeur que cette botte d’épis de blé en bois doré.

Et en même temps, quoi de plus naturel pour signifier la destination d’un tabernacle conservant le Christ sous la forme du pain consacré.

Le Code de l’Alliance (Ex 21, 22 et 23), qui déploie pour la vie quotidienne les prescriptions du Décalogue, mentionne l’offrande à Dieu des prémices de la moisson. L’offrande des prémices, le jour de la Fête des Moissons ou Pentecôte, est une reconnaissance que la récolte est le signe et le fruit de la bénédiction divine. A Dieu qui a donné la croissance revient l’action de grâce.

Dans le même temps, le Code de l’Alliance prescrivait la consécration à Dieu du premier-né des fils. Et c’est bien le Christ qui va accomplir pleinement ces deux préceptes : lui le Fils unique s’offre lui-même en sacrifice d’action de grâce pour attirer sur l’humanité la bénédiction divine.

Et l’image choisie pour expliquer ce sacrifice est elle aussi en lien avec le grain de blé : le grain semé en terre qui doit mourir pour porter du fruit en abondance (Jn 12, 24).

Cette gerbe de blé nous renvoie, aussi au thème de la moisson, présent tout au long de l’Ecriture, plus spécifiquement en lien avec l’annonce du Jugement. Jésus est à la fois le Semeur par excellence qui répand la Parole dans le cœur des hommes (Mc 4, 3-9) et le Moissonneur qui met la faucille dans le champ où la moisson est à point (Mc 4, 29).

La Pentecôte nouvelle, par le don de l’Esprit, inaugure la moisson de l’Eglise. Mais cette moisson ne s’achèvera qu’au Jour du Seigneur, quand le Fils de l’homme jettera sa faucille sur la

<< 1 2 3 4 >>

Enregistrer au format PDF  Version imprimable de cet article

Sur le même thème :