Lettre d'information

Stage national de chant liturgique ANCOLI-ASA-SNPLS au Puy-en-Velay (Juillet 2005).

Accueil > Musique > Un patrimoine musical vivant > Les associations partenaires > Stage national de chant liturgique ANCOLI-ASA-SNPLS au Puy-en-Velay (Juillet 2005).

des hommes dans le cadrage dans la haute ogive, le refrain éclate en un appel au Saint-Esprit. La taille du chant (longueur, carrure, engagement vocal) est proportionnée à ce cadre architectural grandiose et sacramentel propice à nous faire exercer notre ministère de prière sur le monde.

Enfin la cathédrale. Ceux qui gravissent le grand escalier ont le regard focalisé par la grande croix de verre traversée d’une lumière délicate comme la joie pascale. La nef est maintenant dans l’obscurité du soir. Est-ce pour cette raison ? Ou à cause du texte biblique qui guide le regard vers la croix ? Ou bien encore parce qu’on se retrouve dans un espace clos ? Le chant se fait plus contenu, plus compact, même dans la louange.

Et, comme les moines terminent leur journée en saluant Marie, le groupe, les yeux fixés sur la statue de la Vierge noire qui trône au milieu de l’abside, entonne le chant « Salve, Maria ». On l’avait prévu plus court, mais les chanteurs le font durer. Comme en architecture, les éléments musicaux ne jouent entre eux que si les proportions sont respectées.

Dans nos églises, soyons attentifs !

Nous sommes tributaires des choix théologiques et architecturaux qui ont présidé à la construction des églises où nous célébrons. L’étymologie dit cette dépendance : architecture vient de « technikos » (bâtisseur) et « archè » (commencement). Qui dit « commencement » dit « commandement » : chaque édifice révèle une manière de concevoir la foi (les rapports à Dieu et aux autres) et la manière d’y faire de la musique. Cette contrainte n’est pas insupportable, elle nous stimule à chercher les attitudes corporelles et les musiques qui conviennent.

D’une part, la musique fait vivre le lieu. En célébration, le chant de l’assemblée compose avec le bâtiment qui travaille les sons. Hors célébration, une musique choisie avec précaution peut en faire un sanctuaire de la rencontre. Mais le jeu de l’orgue habite et ordonne le bâtiment mieux qu’une musique diffusée dans tous les haut-parleurs. Dans certains lieux, le silence s’impose, la musicalité naît des lignes, des couleurs, de l’écoute du visiteur.

D’autre part, la musique est dépendante du lieu. Dans une grande église, un trop modeste cantique accompagné par une frêle guitare apparaît comme étrange, même si on a recours aux amplifications électroniques. Dans une petite église romane, une musique pour grand choeur et deux orgues ne peut pas être juste, tant est grande la disproportion entre

cette musique et le bâtiment. Les responsables des célébrations veilleront à programmer des chants dont l’ampleur ou la sobriété, la durée et le caractère sont aptes à composer avec l’édifice. Et par leur attention à l’architecture et à l’espace, les chanteurs serviront au

<< 1 2 3 >>

Enregistrer au format PDF  Version imprimable de cet article

Sur le même thème :