Lettre d'information

Bénir

paix soit avec vous".

Luc énonce encore un élément de la pédagogie que la mère Eglise doit exercer vis-à-vis de ses enfants apeurés qui quémandent la bénédiction divine. Il souligne que le Christ apparaît aux "Onze et leurs compagnons". C’est au milieu d’eux qu’il les bénit. Donnée par l’Eglise au nom du Christ, Tête de l’Eglise, la bénédiction est reçue dans l’Eglise, Corps du Christ. Certes la bénédiction individuelle a sa valeur si elle est accompagnée de la parole de Dieu et du "signe sacré". Mais le passage de la peur à la louange se fait d’autant plus aisément que la bénédiction est reçue dans une assemblée d’hommes et de femmes convoqués par la parole de Dieu. La bénédiction qui conclut la liturgie eucharistique vécue par l’assemblée qui y participe de façon active, en est l’exemplaire parfait. Car dans une assemblée, il est plus facile de lutter contre la tentation d’"utiliser" une bénédiction pour soi. Car aussi et surtout, l’assemblée est en elle-même un "signe" de la présence de Dieu qui rassemble ses enfants dispersés pour leur partager la bénédiction. L’assemblée, même petite, parfois familiale dans la maison d’habitation ou amicale dans une chambre d’hôpital, est éducatrice de la foi. Elle participe de la pédagogie qui aide l’homme apeuré à cheminer vers la louange, par la bénédiction du Christ. C’est pourquoi, le Directoire sur la piété populaire recommande d’"opter pour une célébration communautaire de préférence à une célébration individuelle ou privée".

L’Eglise, mère des hommes

La bénédiction n’est pas une affaire privée. Dieu seul, en son Christ, bénit ! Nul ne peut s’approprier la bénédiction divine, ni l’utiliser. L’homme la reçoit en toute humilité et en toute nécessité. Les hommes ont soif de bénédictions. L’Eglise a reçu mission des désaltérer. Les hommes sont habités de peurs. L’Eglise leur donne la paix de son Seigneur. Les hommes sont paralysés par leurs frayeurs. L’Eglise les fait marcher dans la liberté des enfants de Dieu. En effet, le Christ a confié à l’Eglise sa mission de Grand-Prêtre bénissant par la puissance de sa Croix et de sa Résurrection. Sacrement du Christ, elle bénit. L’Eglise garantit la vérité de la bénédiction. Sans sa dimension ecclésiale, celle-ci perd sa nature vivifiante, demeure une idole à laquelle on recourt par pur besoin, sans se mettre face à Dieu. Par sa pédagogie maternelle, l’Eglise éduque les hommes et les femmes qui demandent la bénédiction, elle les fait grandir dans la foi, elle leur apprend qui est celui qui bénit.

Nous l’avons vu, le Christ, Grand-Prêtre, bénit. Telle est l’immense et infiniment féconde bénédiction dont l’humanité est gratifiée. Toute bénédiction a part à cette bénédiction première. Toute bénédiction rapproche l’homme du mystère pascal du Fils unique. S’il en est ainsi, alors la bénédiction invite l’homme béni à marcher selon les

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