Lettre d'information

Bénir

Saint Luc nous montre que le Christ qui se sépare et monte aux cieux demeure le Christ bénissant, toujours présent au milieu des siens. Si l’Eglise a très vite eu la coutume de donner des bénédictions, c’est toujours comme "des expressions authentiques de la foi en Dieu, dispensateur de tous biens". En quoi consiste cette bénédiction ? Du geste au signe

La bénédiction n’est pas un simple geste de la main, comme le laisserait croire une lecture rapide de la finale de l’Evangile de Luc. Ce geste est un "signe". Il est le plus souvent le signe de la croix. La croix n’est-elle pas le lieu où nous sommes comblés de "toutes sortes de bénédictions dans le Christ", comme le proclame Paul ? C’est ainsi que la bénédiction qui est accompagnée de ce signe de la croix, manifeste l’amour sauveur. Ce n’est pas rien d’être marqué du signe de la croix !

Les deux versets de la finale de l’Evangile de Luc que nous avons cités sont instructifs pour essayer de comprendre la nature de la bénédiction chrétienne. Ces deux versets récapitulent l’apparition de Jésus aux onze disciples. Ceux-ci sont comme les hommes "effrayés et remplis de crainte". Ils pensent que celui qu’ils voient est "un esprit" qui est là avec eux. Naturellement, comme les hommes, leurs frères de sang, cet esprit est maléfique puisqu’ils sont effrayés. Jésus leur montre alors qu’il n’est pas un esprit, come le serait le fruit de leur imagination. Jésus guérit l’imaginaire des disciples. Bien des hommes imaginent des esprits qui n’existent pas. Les hommes habités par la frayeur ont eux aussi besoin de recevoir une guérison de leur imaginaire. Comment ? Jésus, en faisant toucher ses mains et ses pieds à ses disciples, leur explique qu’un esprit "n’a ni chair, ni os". Ses disciples sont mis devant la réalité. Pour la guérison de leur imaginaire malade, les hommes ont besoin de toucher la réalité. Les thérapies adaptées sont utiles pour recevoir de telles guérisons (...).

Le geste de la main du prêtre qui bénit évoque la présence du Christ crucifié et ressuscité qui est présent et qui bénit lui-même. Il le fait pour nous rendre à la paix du salut. C’est lui qui enlève toute angoisse quand l’homme s’approche de sa mort.

Reconnaître l’auteur de la bénédiction

Continuons notre lecture de l’Evangile de Luc qui s’exprime ainsi : "Puis il leur dit : "Voici les paroles que je vous ai adressées..." Alors il leur ouvrit l’intelligence pour comprendre les Ecritures..." Jésus leur donne donc une Parole. Toute bénédiction, nous dit le Directoire sur la piété populaire, doit être habitée par "la proclamation de la parole de Dieu, qui donne un sens aux signes sacrés". Remarquons aussi que les disciples se "prosternent" devant Jésus qui les bénit. Cet acte de prosternation traduit leur reconnaissance explicite de Dieu. La bénédiction descend sur ceux qui expriment leur foi en Dieu. La parole de Dieu prononcée dans le

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