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Contempler la miséricorde : Caravage, Sept oeuvres de miséricorde

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qu’il regarde les œuvres de miséricorde que les hommes accomplissent envers lui en les accomplissant entre eux. En représentant Jésus enfant, Caravage souligne l’abaissement du Verbe. Du reste, la représentation de Jésus enfant est ici liée à celle de la miséricorde ; il est aisé d’imaginer Jésus ayant besoin d’être nourri, soigné, vêtu, et l’identification d’un modèle de miséricorde dans la figure de Marie qui, la première, a couvert, nourri et recueilli Jésus, est également immédiate.

• En haut de la toile à gauche, à côté du groupe des anges qui renferment dans leur vol Marie et Jésus, l’œuvre « désaltérer les assoiffés » est représentée par l’épisode vétérotestamentaire de Samson qui boit dans une mâchoire d’âne.

• Devant lui, les œuvres « recueillir les étrangers » et « nourrir les affamés » sont rendues par un aubergiste qui accueille et assiste un voyageur vêtu de l’habit du pèlerin, celui de saint Jacques de Compostelle. Les pèlerins étaient, en effet, reconnaissables à leurs vêtements et ils jouissaient encore d’une considération particulière en tant que voyageurs vers un lieu saint.

• L’œuvre « vêtir ceux qui sont nus » est illustrée par la figure de saint Martin qui partage son manteau avec un pauvre assis par terre. Pour cette figure, Caravage se tourne vers la statuaire antique, en prenant comme modèle Galaté mourant (Ier siècle av. J.-C.), copie romaine en marbre d’un groupe de bronze de Pergame, ici représenté de dos.

Galaté mourant, copie romaine en marbre d’un original grec perdu, Ier s. av. J.-C., Musée du Capitole, Rome

• En descendant plus bas, à droite, l’œuvre « visiter les prisonniers » et « soigner les malades » est rendue par la figure mythologique de Péro qui visite et allaite son père, Cimon. Scène célèbre symbolisant la charité romaine, elle fut utilisée par de nombreux peintres au XVIIe et XVIIIe siècles. Donner le sein à son père exprime la miséricorde et le dévouement ; c’est une victoire sur soi-même et sur la transgression de la loi qui interdit tout contact charnel entre un père et sa propre fille. La transgression est ainsi sanctifiée par l’amour.

• Derrière eux, l’œuvre « ensevelir les défunts » est évoquée par le cadavre dont on entrevoit les pieds et qui est conduit au tombeau par un fossoyeur et un clerc.

• A travers cette œuvre magistrale, Caravage touche à la fois, à la mythologie, à l’Ancien Testament, aux vies de saints mais aussi à la quotidienneté. Et c’est là où réside tout son génie. Grâce à la représentation d’une union entre le passé et le présent, il parvient à rendre toujours « contemporaine » cette image picturale, au point d’impliquer le spectateur dans le

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