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Contempler la miséricorde : Caravage, Sept oeuvres de miséricorde

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Sept œuvres de miséricorde dans un tableau unique

La tâche de représenter en peinture les sept œuvres de miséricorde corporelle que le Christ énumère à propos du Jugement Dernier (Matthieu, XXV, 34-36) était délicate :

« Venez, vous les bénis de mon Père, recevez en héritage le royaume préparé pour vous depuis la création du monde. Car j’ai eu faim, et vous m’avez donné à manger ; j’ai eu soif, et vous m’avez donné à boire ; j’étais un étranger, et vous m’avez recueilli ; nu, vous m’avez vêtu, malade, vous m’avez visité ; emprisonné, vous êtes venus à moi. »

Le thème requiert sept scènes différentes dans un espace unique, et un double niveau de lecture qui permette de reconnaitre Jésus-Christ dans le nécessiteux. Caravage met à profit toutes les réflexions sur la représentation théâtrale et il parvient à représenter, en un, l’ensemble des œuvres de miséricorde corporelle, de sorte que le spectateur est totalement absorbé par la dimension spatiale et temporelle de la composition. L’œuvre atteste un niveau de maturité jamais atteint auparavant par sa capacité de synthèse et sa qualité scénique. Caravage représente les actions de charité comme des évènements simultanés et les place tous au croisement d’une ruelle napolitaine. Le lieu quotidien confère à la peinture un sens de la réalité qui saisit le spectateur.

Caravage interprète avec justesse les paroles de Jésus dans l’Évangile lorsque les justes demandent :

« Seigneur, quand donc nous est-il arrivé de te voir affamé et de te nourrir, assoiffé et de te donner à boire ? Quand nous est-il arrivé de te voir étranger et de te recueillir, nu et de te vêtir ? Quand nous est-il arrivé te de voir malade ou en prison, et de venir à toi ? Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces petits qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait ». (Matthieu, XXV, 37-39).

Ce « chaque fois », se situe à Naples, dans l’instant même que Caravage et ses interlocuteurs sont en en train de vivre. La force du langage pictural rend universel ce quotidien que chacun peut reconnaitre. Dans ce cadre réaliste et immédiat, Caravage réunit toutes les œuvres de miséricorde : « nourrir les affamés », « désaltérer les assoiffés », « recueillir les étrangers », « vêtir ceux qui sont nus », « soigner les malades », « visiter les prisonniers », « ensevelir les morts ». Chaque action est figurée par des gestes facilement reconnaissables, par des personnages plausibles afin de rendre présent le pérenne message chrétien et de montrer, dans les événements qui touchent chacun, la contemporanéité du Christ.

• En haut apparait la Vierge de la miséricorde, son fils dans les bras, portée par deux anges qui, s’enlaçant, entrent dans l’espace pictural en effectuant un mouvement rotatif. Le Christ Juge est représenté enfant, tandis

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