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Chant liturgique et expérience spirituelle

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fréquences sont perçues - et émises- par les différentes parties du corps : les fréquences les plus aiguës s’étageant sur les parties hautes du corps, et les fréquences plus graves sur les parties basses.

Il est facile de noter que les trompettes (au timbre chargé en fréquences harmoniques aiguës) nous touchent au niveau de la tête, alors que les grosses percussions (harmoniques graves) nous "prennent aux tripes", au niveau de l’abdomen. Les marches militaires illustrent bien cela : des cuivres pour dynamiser la troupe, et des tambours pour la faire marcher.

L’apaisement

Une communauté chantante n’est pas une chorale, et son but n’est pas l’interprétation mais la prière par le chant. Le chant liturgique, quant il est écrit selon la tradition, se conforme aux possibilités concrètes de chant d’une communauté, monastique ou paroissiale. S’il en est ainsi, il permet une respiration longue commune, une pulsation régulière, un rythme cardiaque lent.

On constate d’autres effets cliniques. Si l’on se souvient que la voix chantée est plus chargée en fréquences harmoniques aigües, et que ces dernières sont perçues et émises par les parties hautes du corps, on comprendra alors que les sensations organiques - battements cardiaques, mouvements respiratoires, digestifs... - s’en trouvent atténuées.

Parmi les contre-exemples, on peut citer les chants aux rythmes marqués qui agitent plus qu’ils ne dynamisent. Le mouvement rapide du corps n’est en rien assimilable à un "dynamisme spirituel" : il consomme de l’énergie et empêche la concentration. C’est une forme d’idolâtrie ; on contemple l’"image" du dynamisme, non sa réalité spirituelle. Il est indéniable que ces chants peuvent créer une sympathie, une cordialité toute sociale, mais nous sommes là en dehors du champ - et du chant - propre de la liturgie.

On prend du plaisir à chanter ensemble, mais chanter pour laisser naître l’ivresse de l’Esprit est d’une autre nature : il s’agit de créer les conditions favorables à un "enchantement" qui ne vient pas de nous ni de notre chant, mais naît de l’écoute que ce dernier favorise en nous.

En résumé, le chant en commun nous met en état de forte charge énergétique, permet une assomption de l’ensemble de notre corps, de son image perçue dans l’apaisement de nos fonctions physiologiques, pour une lucidité plus grande, une écoute plus vigilante.

Chant liturgique et spiritualité

Lieu de grâce

Il faut savoir que le chant pratiqué dans les assemblées liturgiques ne doit demander que peu d’énergie : les cordes vocales sont mises en vibration par un influx nerveux, et sont maintenues dans cet état par une légère pression pneumatique (le diaphragme expulse lentement de l’air hors des poumons). Pour le reste, c’est la mémoire individuelle et collective qui est à l’œuvre. Les mélodies que nous chantons sont inscrites dans notre mémoire, et il n’est que de s’en

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