Lettre d'information

J’ai mon programme de chant !

Tout reste à faire !

Depuis le Concile Vatican II, et l’extraordinaire foisonnement du répertoire liturgique, une grande partie du travail des responsables a du être investi dans le choix des chants. Aussi, lorsqu’une équipe liturgique a enfin élaboré son programme, elle croit trop souvent en avoir fait assez, et attend, la conscience tranquille, son exécution. Or ce n’est pas la qualité du programme qui fait la qualité d’une célébration, mais bien ce qui est donne à entendre, à voir et à vivre, aux personnes assemblées. Le programme n’est qu’un projet (un rêve !), et notre mission d’animateur est justement de réaliser ce rêve, de le mettre en œuvre.

L’expérience montre que la réussite d’une telle mise en œuvre repose sur trois éléments principaux : le jeu avec la partition, l’entente entre les partenaires, l’intégration - en vérité - dans la célébration elle-même. Abordons ici le premier élément.

La partition : respect et appropriation

Au commencement est la partition... “ Cette musique vient du cœur, qu’elle aille au cœur ” écrivait Beethoven en marge de son hymne à la joie. Belle définition de la mise en œuvre : une partition mérite d’être analysée avec soin (teste et musique) pour qu’en lui redonnant vie, on ne gomme pas ce qu’il y a de meilleur dans les intentions de l’auteur.

Le respect de la partition est donc nécessaire au départ, particulièrement en ce qui concerne la distribution des rôles, et les alternances (solistes – chœur - assemblée) qui sont constitutifs de la composition. Ainsi le chant coté I 168 Sans avoir vu, chanté en choral uniforme, ne rend pas compte de l’intention de l’auteur, et c’est dommage ! On pourra, en revanche, être plus souple sur les tonalités, certaines partitions, écrites pour chorale ou voix d’enfants, développant un registre trop aigu pour l’assemblée. Le tempo peut être aussi corrigé en fonction de l’acoustique du lieu, sans pourtant dénaturer l’atmosphère du chant qui peut être d’acclamation ou de méditation. Faut-il rappeler que la “ justice musicale ”, c’est d’abord la justesse mélodique et l’exactitude rythmique, l’erreur la plus commune étant d’écourter les valeurs longues du chant, tout en multipliant les respirations mal-venues. Savoir “ tenir les notes et le phrasé ”, en manifestant le “ souffle ” qui porte la célébration, est l’exigence primordiale du chant liturgique.

Le jeu des possibles en est, lui, l’une des caractéristiques les plus passionnantes. Quel dommage de ne considérer l’assemblée chantante que comme un ensemble uniforme alors qu’elle est la convergence de membres différents et complémentaires, à l’image du Corps qu’elle est appelée à former. Une fois découverte cette richesse, le jeu des possibles sera évidemment d’autant plus ouvert que l’on aura su mobiliser une assemblée plus étoffée ; mais dans presque tous les cas, on pourra jouer

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