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L’autel, une oeuvre d’art ?

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les figures proprement eucharistiques le pain, la coupe, les personnes invitées, vivants et morts, ou à venir, et ce précisément en leur absence même.

Si l’on peut avancer que l’autel n’est pas une œuvre d’an, c’est sans doute pour mieux affirmer qu’il doit être oeuvre de l’art, et de cet art supérieur (suprême ?) qui aboutirait à son effacement au profit de sa seule lumière, in spiritu et veritate, ou de son chant secret. OEuvre de l’art, il le serait par ses qualités intrinsèques, la vérité du matériau, une certaine droiture du travail qui feraient qu’il n’est que ce qu’il est et non un calembour même ingénieux ou une allégorie. Sa richesse, son décor, seraient tout entiers d’accueil, de gratitude et d’intelligence envers les dons qu’ïl doit porter, et sa force toute de juste poids, nombre et mesure. Car il doit dire l’écart et la proximité, ou même l’infinie distance qu’un signe sacré furtivement abolit.

Qui ne voit que le travail de l’artiste est ici de cacher l’art par l’art même, comme disait Rameau, et de procéder par retranchement jusqu’à ce que de l’autel ne subsiste que le chant de matière muette devenu le chant du lieu et du bonheur promis.

Jean-Yves Hameline, Chroniques d’art sacré n°53, 1998

Illustrations : choeur de St Hilaire de Melle, (c) Michel Jouannolle

De l’autel au seuil

De l’autel à l’ambon, le cérémonial de l’évangéliaire

Du baptistère à l’autel

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