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L’éclairage, pas uniquement pour voir clair !

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Du chaos originel où Dieu sépare la lumière des ténèbres, voici le jour, voici la nuit. Alternance de ce qui se trame dans l’ombre, à l’éclat radieux du dévoilement. L’histoire des hommes, comme la Révélation biblique et l’histoire du salut, est traversée par cette alternance. Mais bien plus qu’une alternance, notre histoire devient le lieu du combat entre les forces obscures du mal, de la mort et la puissance d’un amour qui est lumière et vie. Une histoire ritualisée, vécue au rythme annuel, hebdomadaire ou journalier des célébrations, dans des espaces ombrés et illuminés.

Lumière naturelle, lumière artificielle

Dès les origines, le soleil levant du matin de Pâques devint naturellement symbole de la Résurrection. les premiers chrétiens eurent à cœur de faire mémoire de la Pâque du Christ tournés vers l’orient, vers le soleil levant, et non vers Jérusalem.

A la lumière des flammes

Dès qu’ils purent construire leurs lieux de culte, la basilique romaine s’imposa grâce à sa grande luminosité. Selon les possibilités techniques des siècles, les architectures, qu’elles soient romanes, gothiques, baroques ou contemporaines ont intégré, chacune selon leur modalité propre, la lumière naturelle.

A toutes les époques, lumière naturelle et lumière artificielle furent conjuguées. Avant la découverte de l’électricité, cierges, lampes ou torches sont utilisés, avec pour combustible la cire d’abeille ou l’huile d’olive. On évite le suif, cette graisse d’animal peu coûteuse mais qui produit une flamme charbonneuse. Les supports sont fixes ou mobiles : chandeliers, bras de lumière, petites ou grandes suspensions en couronne hissées à partir de poulies et disposées presque à hauteur d’homme. Leur nombre varie en fonction de l’importance de la fête célébrée.

L’éclairage, limité à quelques cierges pour l’usage quotidien, maintenait l’intérieur de l’église dans la pénombre, avec sa part de mystère, mais avec aussi l’intérêt d’être immédiatement attiré vers l’espace éclairé. Lors des grandes fêtes, Pâques, Noël, Pentecôte, l’illumination était maximale grâce aux nombreuses flammes placées dans les nefs et dans le chœur. Une hiérarchie lumineuse accompagnait alors le temps liturgique de manière significative.

Les ampoules électriques

Depuis environ deux siècles, l’électricité s’est imposé grâce à son utilisation pratique et confortable, la disponibilité instantanée et constante de son "combustible", faisant passer aux oubliettes l’huile à recharger, les cierges à remplacer, les coulures graisseuses à nettoyer... En même temps, nous perdions la beauté et la chaleur des flammes vacillantes, et avec elles, la part de mystère qui s’en dégageait.

Lors de sa mise en service, l’électricité a produit un éclairage froid, aplanissant et intensif, quelle que soit la célébration. Mais aujourd’hui nous disposons d’une technicité dont il

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