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L’expérience que nous fait vivre l’Eglise dans la vigile pascale

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moment figé. Bien sûr, il y a la solennité du chant de l’Exultet mais, pendant celui-ci , chacun tient comme il peut son petit cierge allumé. De plus, le chant ne vient qu’après une marche depuis l’extérieur et le rassemblement autour du feu. Cette liturgie présente aussi un aspect convivial, familiale : c’est simpels, moderte et bien dans la vie réelle.

Il y a de la joie dans cette vigile pascale. Non pas une joie exubérante, mais une joie modeste, contenue, fragiel et sûre à la fois. C’est pourquoi l’Exultet est fait pour être chanté ! Il y a un rapport très éroit entre l’attitude du croyant, ce que signifie être croyant, et le fait de chanter. Non pas qu’on soit appelé à devenir des experts en chant mais parce que la foi nous met, nous projette en quelque sorte, en dehors de nous-mêmes. Et le chant exprime cela. De ce point de vue, l’Exultet est une anticipation de l’Alléluia qui viendra à l’évangile.

Une première annonce

On pourrait s’interroger sur la palce de l’Exultet dès le début de la vigile. Pourquoi, en effet, ne vient-il pas juste après l’évangile, puisqu’il est une annonce de la Résurrection ? Ce serait oublier que la liturgie joue avant tout sur un mode symbolique. Ce serait oublier que la vigile pascale n’est pas, après le vendredi saint, la représentation théâtrale d’une histoire ancienne. Cette liturgie de la lumière, comme toute liturgie, joue sur un mode implicite, avec pudeur, avec réserve. Tout est en réserve ! C’est une annonce de la Résurrection. Une annonce ferme qui n’est pas triomphaliste. Une annonce qui rend participant de l’événement lui-même et qui implique les personnes présentes. C’est pourquoi comme les disciples au matin de Pâques, nous pouvons ressentir comme une réserve devant l’inouï de l’évènement. Par contre, lorsque l’évangile fait le récit de la découverte de la résurrection du Sauveur, il n’y a plus d’autres mots que "Alléluia !"

On annonce pas immédiatment une grande nouvelle, il faut la préparer, il faut l’accueillir, Et toute cette liturgie de la lumière est une manière d’accueillir la nouvelle qui va nous transformer... progressivement. On perdrait quelque chose en allant trop vite. L’Exultet n’omet pas la mort et les ténèbres quand il ose dire : "Heureuse la faute qui nous valut un tel Rédempteur !" : ou quand il répète : "C’est la nuit...Ô nuit..." Le passage des ténèbres à la lumière est aussi passage de la mort à la vie. Ce passage joue, dans la liturgie d’ouverture, de manière discrète pour apparaître plus nettement après, mais il est déjà présent et la mort n’est pas occultée.

Philippe Barras

Dossier "Art sacré, un chemin vers Pâques"

la semaine sainte

[La grande veillée de

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