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La liturgie : Source et sommet de la vie morale

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article de Serge Kerrien

qu’elle se rassemble au nom du Christ, devient ce lieu qui, non seulement, humanise, mais où fraternité, pardon, solidarité et justice s’expriment dans des gestes simples qui, s’ils sont vrais, ne peuvent qu’éduquer le chrétien à des attitudes de plus en plus évangéliques.

Parole et morale

Observons comment l’Évangile - qui est présent dans tout acte sacramentel - rejoint nos pratiques. Dans la liturgie de l’Église, ce n’est plus moi le centre de ma vie morale, mais le Christ qui renvoie chacun à la loi et à sa responsabilité individuelle. Plutôt qu’une morale toute faite, c’est une recette pour construire une morale que Jésus propose : chacun doit faire ce à quoi il s’est engagé en suivant Jésus. Et si l’on observe le comportement du Christ, on voit que la morale chrétienne n’est pas une morale du « diktat », mais une morale de l’inspiration : la fréquentation régulière de la Parole sera source d’inspiration pour nos choix et nos actions. Que l’on se souvienne des récits des rencontres du Christ avec les pécheurs, ou de Matthieu 25, 34-46.

Quand on se laisse interpeller par un tel texte, on réalise que, dans nos comportements humains, il y a un enjeu d’éternité. On ne peut plus faire n’importe quoi et la Parole nous renvoie à nos comportements. On comprend l’importance de la Parole comme éducatrice de la morale et de la solidarité, non parce qu’elle donne une loi, mais parce qu’elle nous confronte à une révélation libératrice, parce qu’elle est parole positive où la morale est envisagée comme un « faire » et pas comme un « non-faire ».

« Il a voulu nous donner la vie par sa parole de vérité, pour faire de nous les premiers appelés de toutes ses créatures… Mettez la Parole en application, ne vous contentez pas de l’écouter : ce serait vous faire illusion… Devant Dieu notre Père, la manière pure et irréprochable de pratiquer la religion, c’est de venir en aide aux orphelins et aux veuves dans leur malheur, et de se garder propre au milieu du monde » (Jacques 1, 18.22.27).

Sacrement et morale

Tout sacrement est lieu de formation éthique. Il l’est dans sa phase de préparation puisqu’il permet la rencontre, le dialogue, l’accueil mutuel, l’acceptation des différentes cultures, langages et expériences humaines. Il l’est aussi dans la célébration parce que si le vécu influence sur la perception du sacrement, le sacrement nourrit la vie, c’est particulièrement évident pour la pénitence ou le mariage. C’est encore plus vrai pour le baptême qui fait de chaque baptisé un enfant de Dieu solidaire de ses frères.

Il est encore intéressant de remarquer comment tout sacrement ouvre le temps de l’action au temps de la contemplation, du gratuit, de la prière, temps où le chrétien se laisse faire, se laisse regarder par un Dieu tout amour ; et ce temps est essentiel à notre propre construction morale et à la construction du monde parce qu’on ne peut

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