Lettre d'information

La liturgie : Source et sommet de la vie morale

Accueil > Liturgie > Les ressources > Autres documents > La liturgie : Source et sommet de la vie morale

article de Serge Kerrien

n’est-il pas de faire advenir de l’humain, un humain qui s’inscrit dans la vision eschatologique ? N’est-il pas de rappeler sans cesse la réponse de Jésus au jeune homme riche : « Viens et suis-moi » ? Car la morale, même si elle s’enseigne, se vit d’abord et le rite liturgique est bien un lieu de vie par excellence pour tout chrétien. Lieu de fraternité, de charité, le rite liturgique nous conduit à un comportement éthique, à une vraie solidarité, et la solidarité vécue nous entraîne à l’action de grâce.

L’assemblée, lieu de formation éthique

Parce que, d’individualités diverses, elle fait un peuple célébrant, l’assemblée chrétienne fait - particulièrement lors de l’eucharistie - d’un peuple de pécheurs, le peuple de Dieu, un peuple appelé à la sainteté. Elle devient le lieu d’une tension vers un idéal, tension qui touche tout l’être : physique par sa présence corporelle, sensoriel par la mise en oeuvre des cinq sens dans la célébration, spirituel par la rencontre avec Dieu et la tension vers l’attente de la venue du Seigneur.

« Oui, il est bon, il est doux pour des frères de vivre ensemble et d’être unis ! … C’est là que le Seigneur envoie la bénédiction, la vie pour toujours » (Psaume 132, 1.3b).

L’assemblée est encore un lieu de formation éthique parce qu’elle fait de chaque participant, non plus un compatriote ou un voisin, mais un frère dans le Christ. Provoquant un déplacement et une adaptation à un lieu habité par une présence, elle modifie le regard et provoque au changement d’attitude.

Si la liturgie de l’accueil et la préparation pénitentielle sont vécues en vérité, si la paix donnée n’est pas un geste automatique vidé de sens, si l’envoi est un appel à se convertir pour que la Bonne Nouvelle soit annoncée, l’assemblée forge, de dimanche en dimanche, une vraie conscience morale, chez le chrétien.

C’est l’histoire de nos cultivateurs : le rite liturgique a provoqué le geste de pardon et entraîné une prise de conscience qui les a fait grandir en humanité et mis en tension vers un à-venir. Ce peut être la même chose lors de chaque célébration sacramentelle : si le rite liturgique est bien fait, il nous aide à nous redécouvrir frères.

Enfin, l’assemblée sacramentelle est un lieu éminent de justice : un être humain vaut un être humain, un baptisé un autre baptisé, et c’est le même traitement pour tout le monde. Il ne s’agit pas ici d’un égalitarisme factice, mais la réalisation concrète que tout baptisé est enfant de Dieu et que Dieu n’a pas de préférence. Il aime tout homme de la même manière ; il propose à tous la même Parole ; il nourrit chacun du même pain ; il donne le même Esprit.

Si chaque participant à la liturgie réalise que la justice de Dieu est la justesse de son amour, c’est sa perception de la justice qui en sera modifiée.

Ainsi, on le voit bien, l’assemblée chrétienne, simplement parce

<< 1 2 3 4 5 >>

Enregistrer au format PDF  Version imprimable de cet article

Sur le même thème :