Lettre d'information

Le chant et le rôle de la chorale

Par Louis Groslambert

Parole ; pendant la procession des dons ou celle de la communion, la chorale apporte sa contribution comme le ferait un instrumentiste, par des pièces qui demandent une préparation musicale particulière. A ces moments-là, la chorale n’est pas forcément suspecte d’être en position de concert ; d’ailleurs l’assemblée devine bien si, quand elle chante seule, la chorale vise la transmission d’un message avec le projet d’introduire dans un mystère ou cherche à se faire valoir.

Qu’elle dialogue avec l’assemblée ou qu’elle chante seule, la chorale est en charge de l’adéquation avec les rites, de la justesse musicale et stylistique (phrasé, assurance de la sonorité, place des accentuations…), et, de ce fait, de la ferveur et de la beauté.

Si l’on comprend que la chorale chante dans, avec et pour l’assemblée, il faut considérer l’antagonisme chorale-assemblée comme dépassé. La chorale est un élément structurant : elle contient embryonnairement le chant du peuple entier ; son chant organise le temps de la célébration ; son souci du dialogue donne un agencement social à la vie de l’Eglise ; elle amplifie l’éventail des intervenants, évitant en particulier le face à face animateur-assemblée (ce qui est précieux quand l’animateur introduit dans son lien à l’assemblée un coefficient trop personnel) ; enfin elle fait comprendre le mystère parce qu’elle le fait entendre et savourer, par différence avec ceux qui cherchent à le faire comprendre en l’expliquant. Tous les fidèles conviennent qu’il est plus urgent de rendre une célébration savoureuse que de la surcharger de commentaires.

Les chants de musique sacrée ou de musique liturgique ?

Faut-il rappeler que toute musique basée sur des textes issus de la tradition ou de la piété ne convient pas automatiquement à la célébration ? Déjà saint Augustin enseignait qu’il en est du chant à l’église comme des chaussures : de même qu’une très belle paire de chaussures peut faire mal aux pieds, de même une belle composition peut gêner la célébration. Les pièces qui conviennent à coup sûr à la liturgie sont celles qui s’articulent avec les rites (par exemple, a sa place à la communion un chant qui parle du Christ donnant sa vie et non pas un Ave Maria). Aux moments où le chant de tous est demandé par le rituel (Kyrie, Gloire à Dieu, Credo, saint le Seigneur, Agneau de Dieu), il n’est pas normal de programmer les « messes » polyphoniques qui empêchent la participation de tous.

Chorale et pastorale

La chorale anime la vie liturgique. Evidemment, pour l’eucharistie, la chorale n’est pas aussi essentielle que le pain ! S’il n’y avait pas de chorale, Dieu resterait Dieu ! La musique à l’église n’est pas de l’ordre du nécessaire utilitaire, mais de l’ordre de la grâce, du « par dessus le marché ». Exactement ce que Dieu pratique ! La chorale (avec les musiciens)

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